L'avenir de l'eau : Petit précis de mondialisation II
de Erik Orsenna

critiqué par Campanule, le 15 mai 2009
(Orp-Le-Grand - 62 ans)


La note:  étoiles
Magnifique essai sur la gestion de nos ressources
Présentation de l'éditeur
Dans dix ans, dans vingt ans, aurons-nous assez d’eau ?
Assez d’eau pour boire ? Assez d’eau pour faire pousser les plantes ? Assez d’eau pour éviter qu’à toutes les raisons de faire la guerre s’ajoute celle du manque d’eau ?
Dans l’espoir de répondre à ces questions, je me suis promené. Longuement. Du Nil au Huang He (Fleuve Jaune). De l’Amazone à la toute petite rivière Neste, affluent de la Garonne. De l’Australie qui meurt de soif aux îles du Brahmapoutre noyées par les inondations...
J’ai rencontré des scientifiques, des paysans, des religieux, des constructeurs de barrages, des physiciens alpinistes qui mesurent sur tous les toits du monde la fonte des glaciers. J’ai passé du temps avec les médecins de Calcutta qui luttent contre le choléra. J’ai écouté d’innombrables leçons, dont celle du scarabée de Namibie et celle du kangourou. Quelles sont leurs techniques pour survivre en plein cœur du désert ?
Peu à peu, j’ai fait plus ample connaissance avec notre planète. J’ai vu s’aggraver partout les inégalités, notamment climatiques. Mais j’ai vu aussi la réussite du pragmatisme, de belles coopérations entre administrations et entreprises privées. J’ai vu des illusions et des férocités à l’œuvre.
De retour de voyage, voici maintenant venu le moment de raconter.
Un habitant de la planète sur six continue de n’avoir pas accès à l’eau.
Un sur deux vit sans système d’évacuation.
Pourquoi ? »



Ce livre nous relate bien le problème de gestion et de consommation de l'eau au quotidien. Un peu de détails techniques mais se lit comme un roman. Si tout le monde lisait ce livre, on verrait sans doute beaucoup d'améliorations dans notre comportement de sauvegarde de cet "or bleu".
L’eau pour les Nuls ? 6 étoiles

Erik Orsenna s’est fait pour spécialité de s’emparer de gros thèmes, à bras le corps, et de prétendre les traiter un peu sous toutes les coutures. J’écris bien « prétendre » puisqu’Erik Orsenna n’est pas multi-spécialiste, n’est pas le « couteau suisse » de sujets aussi divers que l’eau, le papier, le coton …
Du coup, c’est traité, pour qui connait un peu le sujet – c’est mon cas au moins pour l’eau et le papier – avec un fond intéressant mais un côté amateur qui transparait immanquablement à un moment ou à un autre. Et c’est embêtant vu qu’il traite le sujet concerné de manière comme définitive.
Il est vrai qu’il n’y a pas que des aspects techniques concernant l’eau ; c’est effectivement un sujet majeur qui risque de déchirer des pans de notre planète dans les années à venir. Et sur les aspects plus politiques, plus philosophiques ( ?), oui, là il est davantage dans son rôle.
C’est que tout est abordé dans cet essai. Qu’est-ce que l’eau ? Comment elle se transforme ? Et puis des situations concrètes qui permettent à Erik Orsenna de braquer le projecteur sur le point qu’il veut mettre en valeur ; l’adaptation d’une espèce animale en milieu désertique, les dangers que peut faire courir l’eau entre une surabondance ou une contamination, … L’éventail est vaste s’agissant d’un élément aussi essentiel à notre vie.
Cet extrait illustre bien l’ambition du propos :

« Première erreur, généralement commise: l'eau n'est pas le pétrole. L'eau est une ressource renouvelable. Pour comprendre l'eau, il ne faut pas comprendre gisement, mais cycle. Le risque n'est donc pas que s'épuisent des gisements, mais que se dérèglent des cycles. La déforestation, par exemple, dérègle un cycle et réduit les pluies.
Deuxième erreur, elle aussi généralement commise: le réchauffement global ne va pas diminuer la quantité d'eau disponible, mais l'accroître. L'intensification de l'effet de serre va augmenter le rayonnement solaire à la surface du globe. En conséquence, l'évaporation aura tendance à s'amplifier. Plus d'humidité dans l'air se traduit par davantage de précipitations.
Troisième et quatrième erreurs: croire à la régularité, croire à l'égalité. Par sens moral tout autant que par paresse intellectuelle, on voudrait penser que ce surcroît de précipitations se répartira régulièrement sur toute la planète.
Des mécanismes complexes, qui impliquent le jeu des courants d'air dans l'atmosphère, font qu'il n'en sera rien. La violence et l'injustice triompheront. Des canicules alterneront avec des déluges. Les régions déjà bien arrosées seront inondées. Les zones arides recevront moins encore.
Un point de vue global ne raconte rien d'utile. Pour servir à quelque chose, toute analyse doit se référer à des réalités locales. »

Oui, c’est un vaste, vaste sujet. Est-ce qu’un académicien plutôt philosophe plutôt économiste était le mieux placé … ? A vous d’aller voir. De toutes façons on ne s’ennuie pas.

Tistou - - 67 ans - 23 mars 2015


Un oeil différent 6 étoiles

Livre très documenté et qui résulte d'une véritable enquête. J'aime beaucoup le côté non spécialiste mais très volontaire de l'auteur qui lui permet d'aborder les questions de façon un peu candide mais très objective. Toutefois, il y a de nombreuses digressions que l'on ne comprend pas toujours.

Jdclve - - 59 ans - 30 janvier 2010