Septentrion
de Jean Raspail

critiqué par Hexagone, le 6 mai 2009
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Le fantôme des Oumiâtes.
J'ai beau tourner le raisonnement en tout sens, difficile de donner au travers d'une brève critique un aperçu complet de cet ouvrage. Le très habile Raspail, nous emmène très loin, aux confins des steppes du Septentrion. Il nous invite sous la forme d'une épopée à suivre l'exode de quelques résistants à l'engluement de Saint Basile. Aucune autre solution que le départ, sinon c'est l'endormissement, la soumission et la fin, ce qu'exècre l'auteur. Mais il met tout son talent à narrer les ultimes instants d'un peuple, d'un groupe seuls face à leurs destins. Septentrion est un voyage en train vers le Nord, d'un groupe d'individus qui se font poursuivre par les autres, ceux en uniforme et casquette gris, les contaminés, les soumis. Il y a de sublimes moments littéraires, l'histoire des Oumiâtes et le rêve qu'elle suscite dans l'esprit des enfants. L'allégorie de Sempronius par le théâtre de marionnettes est magnifique de virtuosité. Il y a un peu du " Camps des Saints" dans cet ouvrage, la même pâte, la même énergie. Un livre qui mêle le voyage, les plaisirs des hommes et femmes cantonnés à l'essentiel, l'ultime. Le départ des enfants dans la forêt à la recherche d'un bonheur qui s'enfuit ou qui a disparu est remarquable, comme la scène de baignade collective aux avant-goûts de paradis avant l'apocalypse. Un grand livre, un bon Raspail.