La promesse
de Hubert Mingarelli

critiqué par Tistou, le 4 mai 2009
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Tenue !
La dernière production d’Hubert Mingarelli s’est faite attendre. Elle récompense largement ceux qui auront attendu !
On est évidemment dans le monde « Mingarellien ». L’histoire est menée en contrepoint. Une phase qui relate la réalisation de la promesse, une phase qui relate, dans le passé, ce qui avait amené la promesse. En cela, on déborde le cadre courant des romans d’Hubert Mingarelli qui se déroulent sur des laps de temps très courts - de l’ordre de la journée - tout au moins pour la phase amenant la promesse. Pour la phase de réalisation de la promesse, Mingarelli revient à son unité de temps ; la journée.
Constante ; le faible nombre d’intervenants ; essentiellement deux jeunes hommes en formation dans une Ecole de mécanique navale (en cela on situe bien l’apport autobiographique), puis l’un de ces hommes et son fils. Des hommes, toujours et encore.
On est donc bien dans du Mingarelli !
A noter que la localisation est précisée, ce qui est rarement le cas. On est sur les bords de la Baltique, manifestement en Russie ? (mais peu importe, à vrai dire)
Fedia et Vassili sont élèves mécaniciens, dans une structure militaire, et leur rapprochement commun les aide à supporter cette déshumanisation caractéristique du formatage militaire. Des petits riens (Mingarelli !), mais tellement éclairants sur les ressorts intimes des deux élèves. Hubert Mingarelli excelle dans cette confection de « dentelle au point de croix » et l’empathie monte très vite entre ces deux jeunes hommes réduits à obéir et apprendre, et nous à les regarder sous le microscope littéraire.
Mais toute formation a une fin et Vassili et Fédia vont être séparés par la rigueur des affectations. Séparés et se retrouver, lors d’un passage d’une très grande sensibilité …
En contrepoint, Hubert Mingarelli nous conte la journée de Fédia, beaucoup plus tard. Une journée sans son fils, Sachs, un absent à la « présence » marquée. Il y sera aussi question de bateau, sur un lac, une rivière, aller au bout d’une promesse …
C’est tout simplement magnifique. L’ouvrage est très court – classique Mingarellien, encore – et j’ai volontairement freiné ma lecture tant je ne voulais pas sortir de la magie de ce récit. Un monde particulier, tout en nuances fines et en petits bonheurs.
Regarder les belles choses 8 étoiles

Ce roman se loge dans la finesse méditative de la nature et des détails, livre la beauté des plaisirs simples et des paysages paisibles. Les retrouvailles des deux protagonistes pour la réalisation d'un rêve commun émeut, apaise et rend heureux. Ce petit livre serait-il donc une voie vers le bonheur ?
Merci à Tistou pour sa belle critique, ainsi que, à l'instar de Feint, de m'avoir fait connaître cet auteur.

Veneziano - Paris - 46 ans - 2 janvier 2010