L'homme qui s'évada (BD)
de Albert Londres (Scénario), Laurent Maffre (Dessin)

critiqué par Garance62, le 1 mai 2009
( - 61 ans)


La note:  étoiles
Réhabilitation d'Eugène Dieudonné
Cette bande dessinée est une adaptation du récit d'Albert Londres (1928) qui a rencontré et s'est défendu pour faire libérer Eugène Dieudonné, injustement condamné au bagne pour meurtre.
En 1913, Dieudonné fut condamné aux travaux forcés à perpétuité. La bande dessinée raconte dans la première partie l'arrestation de Dieudonné, sa déportation à Cayenne et le premier voyage d'Albert Londres. En revenant en France, il écrit "Au bagne" dans lequel il décrit les conditions inhumaines de détentions de cette "prison" française.
Le second chapitre décrit l'évasion réussie de Dieudonné et de certains de ses camarades et la dernière partie permet de suivre Dieudonné dans sa nouvelle vie d'évadé, au Brésil. C'est là que le rencontrera Albert Londres qui va tout mettre en oeuvre pour permettre à Dieudonné de venir retrouver les siens en France où il va reprendre son métier d'ébéniste. Il mourra en 1944.
Si l'adaptation de Maffré permet de reparler de justice et d'humanité, c'est toutefois avec une noirceur extrême qu'il a choisi de le faire. Nominé à Angoulème pour ce premier album, il permet aux adeptes de Tardi, auquel il est parfois comparé, de lier récit humaniste et bande dessinée.
Pour ma part, j'ai eu l'impression que le texte manquait de fluidité (reprise trop fidèle au récit d'Albert Londres ?). Un décalage qui ne m'a pas plu, pas plus que les portraits, pourtant fort appréciés des bédéphiles, que j'ai trouvés trop caricaturaux.
Il faut toutefois saluer l'idée de Maffré de mettre en bande dessinée la réhabilitation de Dieudonné à travers le combat d'Albert Londres en permettant de réaliser une fois encore (mais jamais une de trop) à quel point la liberté, au regard de l'histoire, est toujours à protéger et à défendre.
Brésil nous voilà. 4 étoiles

Un peu déçu par cette adaptation bédé du livre de Londres.
En premier lieu par le dessin qui se situe à la limite de la caricature, le trait est grossier, et la mise en page laisse parfois à désirer, le rythme n'est pas au niveau d'un tel récit qui mêle liberté, aventure, espace et espoir.
Je n'ai pas retrouvé le suspense des situations vécues par Dieudonné, pas davantage concernant le climat du bagne, ni les nombreuses anecdotes qui parsèment le livre.
Je n'ai pas ressenti cette empathie que procure le livre de Londres.
C'est pour moi un demi-échec.
Parler du bagne sous forme de bédé peut intéresser plus de personnes à cette partie de notre histoire, en revanche le style de l'auteur écartera les non initiés à une bédé qui n'est pas grand public et de ce fait rebutera le plus grand nombre.
Je ne suis pas un amateur de ce genre de dessin à la Tardi, qui a ses fans absolus.
Pour beaucoup moins cher que cette bédé à 22 euros, procurez-vous le livre de Londres en numérique qui vous offrira d'autres images et d'autres sentiments.

Hexagone - - 53 ans - 17 septembre 2012