Album Colette
de Colette, Claude Pichois, Vincenette Pichois

critiqué par Jules, le 18 décembre 2001
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Un très bon éclairage sur la femme et l'oeuvre
L' « Album Colette », de la collection Pléiade de l'année, a été édité en 1984. J'ai comme l’impression que cet auteur est un peu passé de mode depuis quelques années. Pour son époque, elle avait un côté assez révolutionnaire.Indépendante, libre dans sa tête comme libre dans ses mÏurs, elle fut un peu à la littérature ce que Coco Chanel a été à la mode.
Elle est née du second mariage de sa mère, Sido, avec un certain Jules Colette. Un certain Willy fréquentait la famille Colette, alors que notre jeune fille commençait à jouer aux « ingénues libertines ». Il était veuf et le mariage de Willy et Colette, plutôt intéressé de part et d’autre mais pas pour des questions financières, fut célébré à Châtillon en 1893.
Willy a contribué à certains écrits de sa femme, comme celle-ci lui a aussi apporté des idées. Elle poussera, avec l'accord de son mari, son tempérament excentrique qui en choquera plus d’un, mais aidera à son image et à sa publicité. Par lui, elle rencontrera des personnalités comme Courteline, Catulle Mendès, Proust, Pierre Louÿs, Debussy, Forain etc. Le couple habite au 20 de la rue Jacob.
Les premiers « Claudine » furent écrits par Colette, mais parurent sous le seul nom de Willy. Ils connurent un succès important et devinrent même des pièces de théâtre à succès. C'est seulement à partir de 1904 que Colette écrivit sous son propre nom. Elle connut plusieurs relations féminines et c’est en 1906 qu'elle va s'installer avec la marquise de Belbeuf, née Morny, qu’elle surnommera « Missy ». Elle se sépare de Willy en 1907.
Elle va encore rencontrer Sacha Guitry, Maurice Chevalier, poser nue pour des photographes, jouer sur scène et vivre longtemps avec Henri de Jouvenel.. Elle écrit « La Vagabonde », « Le blé en herbe », « Chéri », « La maison de Claudine ».
Elle poursuit son œuvre tout en continuant à défier les chroniques mondaines. Elle s’installe dans son appartement du Palais-Royal, face à la Comédie française et y reçoit bien souvent Sartre, Cocteau, Clouzot et bien d'autres personnes connues de son temps.
Elle meurt dans la chambre rouge de cet appartement en 1954 et l’église, malgré une polémique ouverte et publique entre Graham Greene et le Cardinal - archevêque de Paris, refuse les obsèques religieuses : le contraire l’aurait étonnée !
Que de documents et d’anecdotes sur Colette et son temps dans ce livre !