Proust et les signes
de Gilles Deleuze

critiqué par Béatrice, le 21 avril 2009
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Décrypter les signes et réfléchir sur l’art
En ouverture de son essai, Deleuze propose une piste de lecture focalisée « non pas sur une exploration de la mémoire, mais sur l’apprentissage des signes ». La Recherche est un roman d’apprentissage au sens où le héros s’initie à l’interprétation des signes. « Le héros ne savait pas encore telle chose, il l’apprendra plus tard. Il était sous telle illusion, dont il finira par se défaire. D’où le mouvement des déceptions et des révélations qui rythme toute la Recherche. »

L’homme du monde apprend à se situer par rapport à un microcosme mondain. Le jaloux apprend à démêler le vrai et le faux dans le discours de l’aimé.
Une autre piste d’analyse est centrée sur la manière dont Proust concevait l’art. « La révélation de l’essence n’appartient qu’au domaine de l’art ». Cela me semble une phrase clé de cet essai. Dans Le Temps retrouvé, constate Deleuze, « l’art apparaît pour ce qu’il est, le but final de la vie ». Le signe, le sens et l’essence ; le platonisme de Proust ; le rôle de l’art ; la portée philosophique de l’œuvre – ce sont les repères de l’analyse proposée par Deleuze.