Sur la dune
de Christian Oster

critiqué par Kinbote, le 17 avril 2009
(Jumet - 65 ans)


La note:  étoiles
Loin et près de Bordeaux
Paul, le narrateur évite Bordeaux (où il envisage de se rendre un jour) pour accéder à Saint-Girons-Plage où des amis l’attendent pour désensabler l’entrée de leur maison.
Mais ils ne sont pas là à la suite d’une mésentente conjugale et le voici obligé de loger à l’hôtel avec un certain Dugain-Leidgeister qui ne dort plus avec sa femme, une prénommée Ingrid, qu’il va rencontrer et dont il va tomber doucement amoureux. Il accompagne le couple chez eux, à quelques heures de route, pour participer à un enterrement, celui d’un voisin des Dugain-Leidgester.

C’est l’absence, le vide, le dénuement, les destinations à venir, souvent hypothétiques, les infimes variations de la météo sentimentale et affective qui caractérisent les romans d’Oster. C’est partant d’un ensablement et allant vers une mort que le narrateur va trouver l’amour. Comme si, toujours, au bout d’une route aléatoire, se trouvait notre destin.

L’auteur nous entraîne, comme souvent, dans une dissection des sentiments et des sensations de son narrateur qui, poussés à ces extrémités d’analyse et de précision, rendent souvent le propos burlesque. Une écriture qui se mérite, avec des subjonctifs de tous les temps, car on navigue dans l’incertain qui, un jour, s’ancre à du concret, du solide mais jamais durablement… Et l’action fragmentée nous apparaît comme ralentie, uniquement vue sous l’angle des émotions, des petites sensations suspendues entre un présent fragile et un futur pas sûr, une dérive dans le temps, hantée par l’arrêt définitif, une mort, elle, certaine: celle des autres, qui préfigure la nôtre.

De l’Oster pur et simple.
Hyperréaliste 5 étoiles

L'auteur commet encore un roman hyperréaliste en cherchant manifestement d'abord à faire des figures de style plutôt que de prendre le lecteur par la main. Pour les inconditionnels d'Oster la pillule passera peut-être, mais ici, le fond de l'histoire est affligeant et m'apparaît uniquement comme un support de la forme et du phrasé. Je n'ai pas perçu de message philosophique comme évoqué par Kimboté.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 11 mai 2013