Enculée
de Pierre Bisiou

critiqué par CC.RIDER, le 10 avril 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Indécent et lourd
Quoi de plus monotone, de plus répétitif et finalement de plus triste que le sexe dans les films pornos ? La littérature porno. Le bouquin de Pierre Bisiou n’échappe malheureusement pas à la règle d’airain qui veut que fantasme et volupté soient à l’aise dans l’érotisme et nous fassent friser le dégoût dans son dérivé vulgaire. L’intrigue : le narrateur rencontre une jeune femme dont il obtient qu’elle se fasse prendre par les deux orifices et dont il est persuadé qu’elle prend le même plaisir que lui. N’étant jamais parvenu à déflorer une jeune fille, il pense se rattraper par cette extraordinaire originalité. Le livre ne raconte rien d’autre que son goût de sodomiser une femme, à défaut d’un homme sans doute.
En suivant les traces des géniales femelles littéraires en folie comme Mesdames Millet et Despentes, Bisiou a sans doute cru trouver le filon, le truc pour se faire connaître à peu de frais. Scandaliser à une époque où l’on ne s’étonne plus de rien et où jouer du sex-toy est aussi banal que manger un hamburger n’est pas chose évidente. Si encore le style pouvait s’apparenter aux plus grands dans ce domaine comme Miller (Sexus)… Mais il n’en est rien. C’est à peine écrit. Mais il faut quand même reconnaître une certaine verve à l’auteur car tartiner 150 pages sur un aussi mince sujet relève de l’exploit littéraire quand même. Et si encore les performances de ces deux-là faisaient s’enfoncer l’humanité encore plus profondément dans les abysses du sadisme ou du masochisme… Mais non, rien de neuf sous le soleil ! N’est pas le divin Marquis qui veut… Pauvre Bisiou… « Un roman indécent et doux » dit la 4ème de couverture. « Indécent et lourd » conviendrait mieux !