La clef des mensonges
de Jean-Bernard Pouy

critiqué par Sahkti, le 10 avril 2009
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Aller jusqu'au bout
Tout commence par une jeune fille, témoin dans une sombre affaire de trafic et de meurtre. Témoin ou criminelle, c'est à sa demander parce que la voilà renvoyée par le train à Bordeaux, accompagnée de deux gendarmes et devenue la proie de tueurs à gages dont la seule mission est de l'éliminer. Un des flics reste sur le carreau, l'autre prend la fuite avec elle. Zapala veut sauver sa peau mais se demande aussi qui en veut à ce point à Alix, pourquoi et jusqu'à quel point sa hiérarchie ou l'Etat sont impliqués dans tout ça. L'aventure commence avec une petite clé munie d'un code que la jeune fille avale de peur de devoir la livrer à qui finira par la trouver. Le flic lui reprend, l'avale à son tour... c'est le début des ennuis. Des gros emmerdes, même !

C'est bien ficelé avec des huis-clos oppressants et une tension qui va crescendo. Zapala est un flic désabusé proche de la retraite, esseulé, pas heureux. Accompagner Alix puis la suivre dans sa folle équipée s'apparente à une forme de suicide; c'est peut-être ce qu'il cherche quelque part et Jean-Bernard Pouy restitue plutôt bien cette impression d'avoir raté sa vie, alors tant qu'à faire, autant prendre des directions radicalement différentes, même si c'est pour se casser la figure. Tout se déroule selon une trame bien définie du début à la fin, celle-ci ne laissant presqu'aucun doute quant à son issue mais ce n'est sans doute pas là la plus important, pas dans l'histoire elle-même, mais plutôt dans cette façon efficace de la raconter.