La Licorne, tome 2 : Ad Naturam
de Mathieu Gabella, Anthony Jean

critiqué par Miss teigne, le 9 avril 2009
( - 42 ans)


La note:  étoiles
Les Chimères ne font pas tapisserie
Nous avons quitté nos amis médecins et Asclépiades aux prises avec l’ennemi alors qu’ils tentaient de récupérer d’autres membres de leur confrérie. Dans ce deuxième tome, l’enquête continue pour tenter de déterminer l’origine du changement mortel qui s’est opéré en l’homme ainsi que son commanditaire. Nul doute que l’Eglise est derrière cela. Les Asclépiades, n’ont pour indice que les quatre tapisseries qu’ils ont reçues et censées contenir un message faisant appel à la spécialité de chacun. Leurs investigations les mènent à découvrir le laboratoire secret du "génie anonyme" qui a créé la "vermine" à l’origine du mal mais qui leur a également envoyé les tapisseries. Quel rôle joue-t-il ? Pourquoi tente-t-il maintenant de les aider dans leur quête?

Un "génie anonyme" pas si anonyme que cela puisqu’on reconnaît dans son laboratoire secret les machines inventées par Léonard de Vinci, par ailleurs jamais nommé. Apparaissent ensuite certaines peintures bien connues et finalement la représentation de l’homme de Vitruve qui ne laisse plus de doutes quant à son identité. Gabella et Jean ont d’ailleurs une interprétation toute personnelle de l’homme de Vitruve puisqu’ils en ont fait un Primordial. Le bestiaire mythologique est revisité et le nom donné à la série trouve presque tout son sens. Les êtres chimériques sont faits de muscles, de chair et de sang. On comprend mieux leur rôle et leur impact sur l’histoire. Encore une fois, comme les fictions ésotériques l’affectionnent tant, l’Eglise est fustigée et apparaît fanatique, persécutrice, diabolique, avide de pouvoir et instigatrice d’un complot qui vise à détruire ces créatures. Car elles lui font de l’ombre à cette Eglise intolérante, revendicatrice d’une prédominance religieuse. En réalité, toute personne détournée de la voie de Dieu est exposée. Seuls ceux qui rejoindront le giron de l’Eglise peuvent espérer survivre.

Le plus de cette BD se trouve là : une originalité scénaristique et graphique bien présente ainsi que l’interprétation, originale elle aussi, d’une réalité dans laquelle le fantastique trouve sa place sans problème. On peut rester perplexe, certes. Le scénario est toujours compliqué mais il tient la route et l’association science-histoire-imaginaire fonctionne toujours bien.

Si le graphisme peut être jugé de moindre qualité parfois, c’est dû à son foisonnement. Se voulant trop précis à un moment donné, il ne donne qu’un mélange confus de couleurs sombres et de traits qui brouillent un peu la vision, comme par exemple l’épisode du Kraken qui s’étend des pages 36 à 40. L’autre reproche qu’on pourrait faire est la multiplicité des personnages qu’on ne connaît que superficiellement et dont, pour certains, on ne connaît pas même le nom malgré la fréquence de leurs apparitions.
Pas réceptive 2 étoiles

Suite des aventures des Asclépiades... Ce coup-ci, j’ai décroché. Le récit, mélangeant science, histoire, suspense et fantastique, est assez original, mais manque de profondeur dans les personnages. C’est plus centré sur l’action. La plupart des personnages sont à peine esquissés et il y en a de premier plan dont je ne me rappelle même pas le nom. Certains aussi ont des paroles ou des réactions improbables, comme il y a ce type à la force surhumaine qui au lieu de finir un massacre, décide de crâner et se fait stupidement prendre. Cinématographique, mais ça me fait peu d’effet. Les dessins sont détaillés, ceux des primordiales sont originaux, mais en général, je trouve les traits lourds. Enfin, vers la fin, il y a quelques révélations intéressantes, mais je trouve que c’est mal amené et j’espère que le prochain tome est le dernier parce que je doute que je vais aller plus loin.

Nance - - - ans - 31 juillet 2009