critiqué par Maylany, le 7 avril 2009
( - 44 ans)

La note: étoiles

Très intéressant

Biographie hautement intéressante et instructive que celle d'Alexandrine Zola. Intéressante car bien sûr on apprend énormément de faits -détails amis évènements d'importance-, sur la vie de l'illustre écrivain (qui, il faut bien l'avouer à la lecture de cette biographie m'est totalement méconnue).
Mais aussi très instructive car elle permet de découvrir de très près la vie du petit peuple parisien de la fin XIXème, les mondanités du début XXème, l'abandon d'enfant et l'orphelinat à cette époque, l'affaire Dreyfus, ainsi qu'une multitude de détails sur les us et coutumes en cours durant cette période.
L'écriture est fluide et alterne agréablement récit, extraits et analyses.
Même si certains passages tels que l'affaire Dreyfus et le récit de la "double-vie" de Zola, notamment, sont hautement prenants, certains passages souffrent cependant d'une certaine langueur.
Au final, la mission est réussie puisqu'au bout de ce livre, il nous semble connaître parfaitement Madame Zola ainsi que sa vie … mais aussi celle de ses contemporains et de son mari.
Une biographie qu'il faut absolument lire pour enrichir sa culture générale sur différents aspects (littéraire, sociologie, historique, …).

Un dévouement indéfectible

Du jeudi 17 mars 1864, où ils se sont rencontrés –et dont ils commémoreront l’anniversaire tout au long de leur vie commune avec corbeille de fleurs et petits mots doux à l’appui- au 29 septembre 1902, jour du décès accidentel (ou assassinat ??) d’Emile Zola, Albertine, sera indéfectiblement dévouée à la cause et à la réussite de son compagnon, puis mari.
Sur le plan professionnel et politique,notamment, elle le défendra bec et ongles pendant son exil à Londres, lors de l’affaire Dreyfus ; sur le plan privé, elle poussera l’abnégation jusqu’à financer les études de Denise et Jacques, les enfants qu’Emile avait eu avec sa maîtresse attitrée et les autorisera à porter le nom de Zola après la disparition de ce dernier. «Ce grand nom, c’est à vous qu’ils le devront» lui écrit Jeanne Rozerot la jeune lingère qui a su éveiller en Emile le démon de midi.
C’est ainsi qu’Alexandrine et Jeanne figureront, toutes deux, après la mort de Zola, sur le faire-part de mariage de leur «pupille et fille» Denise, et diront, en parlant d’Emile, «le père de nos enfants» !
Evelyne Bloch Dano, biographe hors pair, raconte merveilleusement bien toutes ces petites anecdotes ainsi que des dizaines d’autres ; elle allie à mon sens deux qualités essentielles en ce domaine : une solide documentation et une prose très fluide qui se lit comme un roman.
Un portrait d’une «femme dans l’ombre» que l’on n’oubliera pas de sitôt.

Isis - Chaville - 79 ans - 12 décembre 2011