Ecorché vif
de Edmund White

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 6 avril 2009
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Mortalité intime
La prose de White s’inscrit dans ce créneau périlleux entre la culture gaie et la littérature générale. Comme Richard Ford, il est un fabriquant talentueux de portraits. Dans les huit nouvelles de ce recueil, il décortique avec une honnêteté saisissante les personnalités d’hommes gais à toutes les périodes de leur vie, exposant leur intimité, parfois dans la maladie et plus souvent qu’autrement dans leurs faiblesses.

Bien qu’il soit américain, son expatriation en France se traduit par une vibration européenne dans son écriture. Ses personnages sont généralement des intellectuels, faussement accusés d’être prétentieux. Comme tout le monde, ils courent après l’amour véritable, tout en succombant à l’appel passager de la chair. Ils sont admirablement lucides et portés vers le romantisme de la nostalgie des premiers émois.

Malheureusement, les petites autofictions de ce livre se ressemblent tous. Elles sont empreintes de la même lassitude. Elles sont construites dans le même moule. Après quelques unes, on a l’impression de relire la même, quoique comme le bon vin, on veuille toujours y revenir.
Écorchés 6 étoiles

Une vision réaliste, mais souvent (toujours !) pessimiste. Certes, le titre le laissait présager, mais aussi j’ai eu de la difficulté à me placer à la place des personnages, de les comprendre et à être touchée par eux (mais je les ai trouvé moins snobs que dans L’homme marié). Enfin, je dois dire que je préfère les nouvelles de l’auteur à ses romans, plus varié ici, bien que pour les deux genres ça a tendance à être la même chose.

Nance - - - ans - 28 avril 2010