Secrets de famille
de Louisa May Alcott

critiqué par Aliénor, le 2 avril 2009
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Folie et dissimulation
Lorsque Mademoiselle Snow franchit la porte de la demeure de la famille Carruth, elle n’imagine pas un instant ce qui l’attend. Infirmière recommandée chaleureusement par son précédent employeur, elle est immédiatement engagée par la maîtresse de maison, qui lui avoue que sa fille, qu’elle aura à soigner, ne souffre pas d’une maladie physique mais mentale. Très vite, Kate Snow et sa patiente, prénommée Elinor, sympathisent. L’infirmière devient bien plus qu’une employée. Au fil de leurs conversations, Elinor lui révèle son secret : le mal dont elle souffre est une malédiction héréditaire qui lui vient de son père, et qui un jour ou l’autre frappera de la même manière ses frères et sœur. Kate s’emploie donc à distraire cette jeune femme, pour l’apaiser et éviter que ne surviennent de nouvelles crises de démence, qui sont apparemment violentes.
Dans la maison des Carruth évolue également une autre personne, étrangère à la famille mais apparemment très liée à chacun de ses membres : M. Steele. Entre cet homme et Kate Snow, une lutte sourde mais implacable va se nouer, la jeune femme essayant, par un jeu de séduction et une joute verbale incessante, de percer à jour les liens qui l’unissent aux Carruth, qui de toute évidence sont effrayés par lui.

Ce jeu du chat et de la souris, ou plutôt d’ailleurs ce jeu de deux félins qui s’observent et se tiennent prêts à bondir, constitue l’intérêt majeur de ce roman méconnu de l’auteur des « quatre filles du docteur March ». Et il est très intéressant dans toute la partie où l’intrigue s’élabore, où les fils se nouent. En revanche, j’avoue que dès que le pot aux roses est révélé – un peu trop vite – je me suis ennuyée dans cette lecture. Tout se joue en une scène au cours de laquelle notre héroïne est prise pour une autre, et ce malentendu va lui permettre de découvrir toute l’histoire. Une histoire qui somme toute manque un peu de piquant à mon goût, mais il faut dire que l’action se déroule au XIXème siècle. Il ne faut donc pas la lire à travers le prisme des valeurs actuelles.