La saga de Hrolf Kraki
de Poul Anderson

critiqué par CC.RIDER, le 26 mars 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Légende nordique
Le père de Hrolf Kraki est mort victime d’un odieux complot familial. Son grand-père a péri de la main même de son propre frère. Lui-même est le fruit des amours incestueuses de son père avec sa propre fille (sa demi-sœur). Nous sommes vers l’an 500, en plein cœur d’une époque sauvage et barbare dans laquelle rois et roitelets, tous se réclamant plus ou moins du sang des Skjoldung, ces descendants directs du dieu Odin, se disputent pouvoir et territoires. Malgré cette lourde hérédité, Hrolf va régner de façon pacifique, s’entourer de preux fidèles et courageux, réunir tout le royaume sous sa bannière et établir la paix et la prospérité pendant longtemps. Mais les forces maléfiques sont toujours à l’œuvre dans l’ombre, attendant leur heure…
Une magnifique saga inspirée des légendes danoises dont on peut raisonnablement penser qu’elles ont un fond historique certain. Ce livre s’apparente à la légende du Roi Arthur et des Chevaliers de la Table Ronde par le côté épique de l’histoire ainsi qu’au célèbre « Seigneur des Anneaux », mais sans son côté christique. Cette saga se passe avant l’arrivée du christianisme et Poul Anderson le rend parfaitement. « Hrolf vivait au plus noir des âges sombres. Massacres, esclavage, vols, viols, tortures, rites païens sanguinaires ou obscènes, tel était le lot quotidien. Les Finnois notent la brutalité et la superstition des Scandinaves face à leurs populations inoffensives. On réservait l’amour, la loyauté, l’honnêteté autre que forcée aux parents, au chef, aux amis intimes. Le reste du genre humain n’était qu’ennemis et proies. Et la colère ou la traitrise brisait souvent les liens qui avaient pu se nouer. » dit Anderson dans sa présentation. Un grand livre de « fantaisie ». (Ou d’anticipation ?... Archéo-futurisme ?)
Enfin une bonne saga viking ! :) 8 étoiles

L’histoire de Hrolf Kraki est une autre saga viking, pilier des mythes et légendes scandinaves.
En commençant ce livre, j’avais vraiment peur de tomber sur quelque chose de semblable à la saga de Erik le Rouge où la narration était décousue et le style était pour le moins particulier, voire désagréable à la lecture.

En réalité, Poul Anderson, surtout connu pour sa série sur les gardiens du temps, a réalisé ici un joli travail d’écriture.

Mais avant ça, parlons de l’histoire. Les cents premières pages sont consacrées au grand-père et au père de Hrolf Kraki qui, malgré le fait qu’ils soient des rois, vivent une vie plutôt moyenne…voire nulle à chier vu la dose de malheurs qui leur tombent sur la gueule.

Une fois intronisé roi, Hrolf doit aller récupérer les morceaux de ses territoires afin de constituer un royaume prospère et digne de ce nom.

Bon, voilà, rien qui ne casse trois pattes à un canard mais l’histoire est géniale grâce à trois points :
1) Le contexte de l’histoire viking avec ses mythes et légendes est super sympa. Les personnages sont superstitieux et on ressent vraiment cet âge sombre où la loi du plus fort domine.

2) Poul Anderson développe des histoires de plusieurs personnages et réussit peu à peu à les ramener à Hrolf de forte belle manière. On a l’impression de découvrir un puzzle au fur et à mesure. Pour ne rien gâcher, ces personnages secondaires et leurs histoires sont superbement réussis, voire peut-être plus que le personnage principal.

3) Enfin, le rythme de l’histoire et le style d’écriture sont superbement maîtrisés. On suit avec plaisir les péripéties des différents protagonistes.

Néanmoins, on regrettera une qualité d’écriture inégale. Certains passages sont juste géniaux tandis que d’autres sont à se cogner la tête contre un mur. Du coup, il arrive régulièrement que l’on soit complètement absorbé par certains passages avant de décrocher car la qualité d’écriture se détériore. Comme si l’auteur avait été saoulé par moments et avait décidé de bâcler des passages. Dommage.

En conclusion, la saga de Hrolf Kraki est une très belle histoire de la mythologie viking que je recommande fortement.

Nabu - Paris - 38 ans - 30 septembre 2015