Le roi Jérôme, frère prodigue de Napoléon
de Jacques-Olivier Boudon

critiqué par CC.RIDER, le 24 mars 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Lourd et long
Le plus jeune frère de Napoléon Bonaparte, Jérôme, devenu, par la volonté de l'Empereur, roi de Westphalie eut une vie on ne peut plus mouvementée. Entré dans la marine à 16 ans, il a navigué de l'Egypte au Brésil, de Sainte-Hélène aux Etats-Unis. Revenu en Europe, il participe à la campagne de Prusse en 1806-1807 avant d'épouser Catherine de Wurtemberg et de prendre possession du royaume de Westphalie. Pièce essentielle du système européen élaboré par Napoléon, ce royaume doit aussi être un Etat modèle dans l'Allemagne française. Souverain prodigue et charmeur, il multiplie les conquêtes féminines et mène avec sa cour une vie de plaisirs qui lui vaudra le surnom de "König lustig". Mais il est aussi un roi réformateur, qui introduit les principes de 1789 dans son royaume. Associé aux grandes étapes de l'histoire de l'Empire, il sombre avec lui, avant de revenir en France aux Cent-Jours et de s'illustrer à Waterloo. Commence ensuite pour Jérôme et sa famille un long exil qui ne s'achève qu'à la veille de la révolution de 1848. Il est à Paris aux premières loges pour mesurer la popularité du nom qu'il porte et soutenir la prise de pouvoir de son neveu, Louis Napoléon Bonaparte, avec l'espoir de jouer un rôle dans le nouvel Empire. Tour à tour gouverneur des Invalides, président du Sénat, membre du Conseil de régence, il est alors l'incarnation vivante, accentuée par sa ressemblance avec Napoléon, du lien unissant le Premier au Second Empire. Acteur de l'épopée impériale, il a surtout été le témoin d'un siècle marqué par la figure tutélaire de Napoléon.
On ne peut nier à Jacques-Olivier Boudon ses immenses connaissances sur l'époque de l'Empire, cependant il reste assez abstrait dans la présentation des évènements et des personnages, ce qui rend son livre assez peu vivant pour ne pas dire lourd et indigeste (748 pages quand même). De plus, l'ensemble aligne allégrement clichés "quel roman que sa vie " et banalités anachroniques "devoir de mémoire" ou "s'investir" sans oublier nombre de citations latines aux traductions fort approximatives. Au total une biographie assez médiocre, écrite par un spécialiste bien documenté (présence d'un fort utile index) mais qui n'a pas encore trouvé un véritable style.