Dictionnaire amoureux de l'Italie
de Dominique Fernandez

critiqué par Veneziano, le 22 mars 2009
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Impressionnisme fantasmagorique
Cet ouvrage en deux volumes, ce traité des passions est aussi impressionnant qu'impressionniste : il retrace le vécu de l'auteur, son ressenti pour le pays décrit. Il s'agit certes un peu du principe de la collection. Or, ici, sa passion, il semble la hurler, et de manière déformée par ses goûts et intrigues personnels. Si Visconti et Fellini y figurent bien, il ne s'y attarde pas, mais pour mieux nous faire connaître des auteurs peu connus du grand public, et qui ne manquent pas, presque à chaque fois, d'intriguer.
Si Venise, Rome, Florence et Sienne sont traitées, Trieste l'est également, mais sous l'angle d'une oeuvre littéraire, choix qui peut surprendre.
Il y a enfin des passions sur-représentées, comme la Sicile, notamment, et également l'Italie du Sud. Si l'éminent auteur, membre de l'Académie française, avoue et décrit son attirance pour le patrimoine culturel, il est subjugué par ces territoires méridionaux ayant résisté au temps, rétifs à l'occidentalisation, la Sicile étant même comparée à une météore d'Amérique du sud en Méditerranée, et même à la socialisation, puisque tout se règle de manière familiale, secrète et clanique.
L'opéra fait l'objet de morceaux de bravoures, ainsi que la sexualité, très présente dans ces presque deux mille pages, avec des développements nombreux sur l'homosexualité, qui n'en finit visiblement d'intriguer l'écrivain, dans un pays, où cette pratique n'est pas fatalement tolérée avec la plus grande bienveillance. Ces passages surprennent par leur périodicité.

Voici donc un tournoiement de passions, de coups de coeur et de coups de gueule qui ne peut pas laisser indifférent.