Atlantis : Les fils du rayon d'or
de Pierre Bordage

critiqué par Lombryck, le 21 mars 2009
( - 41 ans)


La note:  étoiles
Bien mais c'est tout...
D'habitude, j'aime bien Bordage, "les guerriers du silence" et surtout "Wang". Soyons clair, "Atlantis" est un cran en dessous.
L'histoire est classique : deux personnages que tout oppose vont mener ensemble un combat pour sauver un monde merveilleux. Bien entendu, histoire d'amour et monde pas si merveilleux à la clef...
Comme à son habitude, Bordage n'y va pas avec le dos de la cuillère, ça viole et ça décapite à tout va. Idem pour la rigueur scientifique : on oublie ! Par contre, intrigue et complot sont présents mais très simples et en retrait.
Donc, certainement pas un grand livre mais on passe tout de même un bon moment.
Très bon Bordage 9 étoiles

"Grand père, je n'épouserai jamais Imök...
- Et pourquoi donc ?
- C'est une menteuse ! Elle m'a juré hier soir qu'elle avait vu un bateau volant...
[...]
- Tu ne crois pas qu'il puisse exister de bateaux qui volent ?
- Les bateaux ne sont pas des oiseaux ! C'est une légende, comme les tigres qui crachent le feu, comme les magiciennes des glaces. [...] Est ce que tu y crois grand père ?
- Eh bien, j'ai entendu le récit d'un homme qui a voyagé à bord des bateaux volants.
- Raconte-moi grand père ! "


Comment en est-on arrivé à vivre ainsi aujourd'hui?
Qu'en est-il de l'évolution du genre humain, des croyances, de l'individu?

Avec un écho terriblement actuel, Pierre Bordage nous décrit le périple de Tcholko; sa rencontre avec cette beauté mystérieuse qu'est Arthéa. Mais aussi son évolution personnelle au sein d'une humanité qui se cherche.
Les frontières, les croyances, le racisme ou encore la hiérarchie sont des thèmes évoqués subtilement dans la réflexion de Bordage. Grâce à des descriptions riches, les découvertes ont toute leur importance. L'humain est torturé, primitif, mais ne nions pas que sa nature est sublime.

Est-il réellement question de sauver l'humanité? Cet ensemble qui possède tout et son contraire, ambivalent et instable, royalement fragile?
Une conclusion semble se dessiner : l'humain éduqué est un humain frustré et probablement dénaturé. Il ne doit plus être souverain de ses désirs primitifs, il doit les contrôler pour pouvoir manipuler.
Est-ce la clé de l'humanité?

Qu'est ce que le savoir? Les vies souterraines nous en diront-elles davantage que le peuple humain?
Quel est ce monde hostile qui s'offre à nous?

Le grand père de Jahik tente de lui expliquer à travers Tcholko les principes de vie des peuples "Barbares" et du peuple Atlante. En somme, on y rencontre en nous-même un écho puissant mais magnifique. L'écriture de Bordage est efficace, parfois poétique, parfois violente, tout est dit.

Peekaboo - - 37 ans - 26 août 2010