Nous disparaissons
de Scott Heim

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 18 mars 2009
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Chasse aux fantômes
Fascinant thriller psychologique abordant les thèmes de l’identité, la maladie et le traumatisme. Scott, un écrivain drogué au Crystal meth, revient à New York pour retrouver sa mère en phase terminale d’un cancer. Toute la vie du jeune homme a été marquée par l’obsession de cette dernière pour les enfants-ados kidnappés. Lors de cette ultime rencontre, il apprend que sa mère aurait été enlevée durant son enfance en compagnie d’un autre garçon nommé Warren. Dans ses derniers instants, elle s’accroche à l’idée de le retrouver.

La structure du livre, un peu comme des boîtes que l’on ouvre pour en révéler les secrets, permet d’alimenter le mystère et garder notre intérêt. L’écriture est limpide, résolument moderne mais surtout empreinte d’une tonalité triste et plutôt déprimante. Dans cette famille, les blessures sont profondes. Elles sont oubliées par l’abus de substance. L’incertitude règne et les mensonges sont des bouées de sauvetage pour ne pas faire face à la réalité.

En partie autobiographique, le roman de Heim est un voyage indolent dans un univers près de celui d’Easton Ellis, c’est-à-dire faussement surnaturel tout en étant encré dans le réel. A la fin, des questions restent en suspens, afin de nous rappeler que, parfois, on ne retrouve jamais une personne disparue.