Enfant 44
de Tom Rob Smith

critiqué par CAMILLIA, le 16 mars 2009
( - 42 ans)


La note:  étoiles
Un livre bouleversant
Moscou dans les années 50, un enfant est retrouvé mort, la police refuse une enquête, lui préférant la théorie de l'accident car le crime ne peut exister dans un régime aussi parfait que la régime communiste. Mais les morts ne cesseront pas et Léo, l'ancien flic à la solde de l'état, accusé de trahison, comprendra bientôt que les apparences sont trompeuses...
Bon livre, mais... 7 étoiles

Les premiers chapitres de ce livre sont extraordinaires, et laissent augurer d'un grand ouvrage. C'est bien écrit, et les descriptions du système stalinien, l'ambiance qui est restituée, forcent l'admiration. Au fil du livre, cet intérêt s'érode, mais est remplacé par l'enquête policière proprement dite.
Ce livre souffre toutefois d'un défaut majeur : si l'auteur nous fait parfaitement rentrer dans le contexte des années 1950 en URSS, la situation des personnages du livre est totalement invraisemblable, et en atténue l'intérêt. Parmi tous les citoyens de l'URSS, le meurtrier est *****. Allons donc !
Bref, du talent, mais au final, un ouvrage à ne pas classer dans la catégorie des livres exceptionnels.

Menhir - - 53 ans - 9 août 2015


dans la Russie des années 50 4 étoiles

Au sein de la Russie socialiste des années 50, Léo est un agent zélé et plein d'avenir du MGB (l'ancêtre du KGB). Il est assez ennuyé de la mission ultra prioritaire qu'on lui a confié, alors même qu'il est sur la piste d'un probable espion en fuite, sachant que, lorsque l'on est soupçonné, on est déjà coupable. L'un de ses collègues du MGB vient de perdre son fils, écrasé par un train selon la version officielle, victime de meurtre selon son père. Léo doit remettre tout le monde dans le droit chemin, car le crime autre que contre la patrie ne peut exister au sein de la parfaite Russie. Léo s'acquitte avec plus ou moins de facilité de ses missions, et est invité à assister à l'interrogatoire du dissident qui, torturé pour donner les noms des traîtres qu'il fréquente avant d'être fusillé, avoue la liste… des maîtres des animaux qu'il soignait en tant que vétérinaire. Léo est troublé, et c'est peut-être à cause de ce trouble que lui est confiée une nouvelle mission : enquêter sur une dissidente, une certaine Raïssa, sa propre femme…

Comme plusieurs autres lecteurs, j'ai beaucoup aimé (enfin, disons : j'ai trouvé très réussie) la première moitié d'Enfant 44. La description de la machine à broyer stalinienne, servie par l'écriture froide et rationnelle de Tom Rob Smith, est extrêmement réaliste. Le climat de peur et de délation est également bien rendu et permet de se rendre compte de ce que peut être la vie qui ne tient qu'à un fil qu'on ne maîtrise pas de "simple gens" sous un régime totalitaire et aveugle.
En revanche, la seconde moitié du livre, la partie "thriller", l'intrigue policière et son dénouement, sont décevants, et m'ont paru incohérents avec le fonctionnement de la Russie soviétique décrit auparavant. Le duo Léo / Raïssa est improbable, et le final tiré par les cheveux, nous entraînant tout droit au pays des bisounours ! C'est bien dommage, car il y a par ailleurs bien des qualités dans cet ouvrage, qualités qui auraient pu être mieux et plus longuement exploitées !

Mieux vaut faire payer dix innocents que laisser échapper un espion.

Surveiller avec autant de zèle ceux qui étaient dignes de confiance et ceux qui ne l'étaient pas avait au moins une vertu : on traitait tout le monde sur un pied d'égalité…

Ellane92 - Boulogne-Billancourt - 48 ans - 27 mars 2015


Cheminer face à l'intégrisme... soviétique 9 étoiles

L'auteur situe son récit dans l'Union Soviétique Stalinienne peu avant la mort du dictateur. Pour autant qu'on puisse en juger par l'image qu'on nous en a faite, l'atmosphère où baignent les protagonistes du roman est bien rendue: on perçoit la grisaille des villes; on ressent l'oppression que subissent les citoyens; on craint comme eux les dénonciations.

Dans ce contexte, la transformation de Léo, le personnage principal, est bien menée. Sa nature d'observateur, d'enquêteur l'amène à se poser des questions, à douter des maximes qu'on lui a inculquées, puis à comprendre la nature des dangers qui le menace et à apprendre à les éviter. Son cheminement le rend ainsi plus humain, plus apte aussi à entrer en relation avec les autres, à leur faire confiance et, en premier lieu, à sa femme Raïssa.

Ce cheminement est ainsi tout aussi captivant que la recherche du tueur en série qui s'attaque aux enfants. Les péripéties quelquefois moins vraisemblables sont quand même bien acceptées dans cet univers qui nous semble si différent du nôtre. Pourtant son réalisme a de quoi inquiéter parfois car on ne peut s'empêcher de faire un parallèle si lointain soit-il, avec les discours intégristes qui voudraient imposer leur chape sur nos sociétés.

Angreval - Brossard - 77 ans - 10 octobre 2012


Vraiment superbe! 10 étoiles

Je me suis régalé à lire un livre qui au départ, ne m'intriguait guère. Mais peu à peu, l'intrigue se met en place, et dès qu'on découvre l'identité du tueur, on arrive vraiment à voir là où l'auteur veut en venir !
Un seul petit regret : que la fin soit si bâclée dans la maison, et qu'il n'ait pas assez insisté sur la psychologie de leo/pavel.

Ruthenobordelais - - 35 ans - 1 mars 2012


Intéressant 8 étoiles

Ce polar m'a passionné. Le rythme est rapide et l'intrigue intéressante. Cet auteur n'apporte rien de neuf au genre mais le contexte stalinien que je ne connaissais pas assez bien m'a plu. La paranoïa de l'époque est bien retranscrite et l'atmosphère de suspicion également.

J'ai adoré ce livre et j'attends le prochain livre de cet auteur.

Mleveteau - - 34 ans - 24 juillet 2010


Bon polar sur toile de fond de Russie stalinienne 8 étoiles

Une écriture fluide sert l'intrigue originale de la poursuite d'un serial killer russe pendant le pouvoir de Staline.

Personnellement, c'était ma première expérience de la combinatoire "policier" et "Russie pendant Staline".

La chasse à l'homme du policier m'a au moins autant intéressée que la découverte de la face peu reluisante du communisme qu'était la véritable torture morale et psychologique de la paranoïa collective : le mot d'ordre était bel et bien de ne faire confiance à personne.
Je n'avais jamais songé dans le détail aux conséquences de ce dictat sur le quotidien des Russes, sur la souffrance induite par cette oppression.

Instructif dans un sens, rondement mené de l'autre, je conseille vivement la lecture de ce livre.

Chabouchi - - 47 ans - 13 juillet 2010


Espion lève toi ! 6 étoiles

C'est un premier roman, et ça se voit.

Ce que j'ai vraiment apprécié réside dans l'atmosphère dans laquelle les personnages évoluent, à savoir la terreur Stalinienne.
Les espions à la solde de l'Occident sont partout, la surveillance de l'intérieure doit donc y répondre. Votre voisin de palier, votre collègue de bureau, votre femme ... vos parents ?! tout le monde est potentiellement suspect. Toujours quelqu'un pour observer le moindre de vos gestes. Et même ceux chargés de cette besogne font également l'objet d'une surveillance rapprochée : c'est le cas de notre héros.
Habitué à surprendre d'innocents citoyens dans leur sommeil, il va à son tour devenir la bête traquée.
Cet univers sombre, effrayant et plein de souffrances est une véritable réussite. En revanche, ce qui l'est beaucoup moins, c'est le scénario. En effet, le fil conducteur de l'enquête que vont mener Leo et sa femme ne m'a pas passionné et s'est même essoufflé jusqu'à son dénouement.
ça démarre fort mais l'essai est, je trouve, loupé au niveau de l'intrigue.
Note moyenne, donc.

Lejak - Metz - 49 ans - 10 juillet 2010


Edifiant ! 7 étoiles

J'ai dévoré ce livre.
L'horreur (et la stupidité) du système Stalinien est remarquablement bien décrite, et fait carrément froid dans le dos.
Par contre, comme l'ont dit certains, la 2ème partie est plus convenue et un peu moins intéressante, mais l'impression générale est très bonne.
Ce livre m'a donné envie de lire le fameux "Staline : La cour du Tsar Rouge" de Montefiore.

Vigneric - - 55 ans - 8 mars 2010


Comme de la vodka 9 étoiles

Une histoire qui nous fait frémir et enrager, comment pourrait-on vivre dans ce monde cruel. Enrageant de voir notre héros qui risque sa vie et celle de sa femme, une histoire bouleversante. Comme de la vodka qui nous brûle la gorge les mots nous brûlent les yeux . Une Russie des année 50 bien décrite . Bravo à l'auteur . Un très bon roman

Leliseur - - 67 ans - 26 novembre 2009


Stalineland 7 étoiles

Un livre fort, puissant, qui remue: la Russie sous Staline, c'est pas Disneyland. On s'en doutait un peu mais cette atmosphère constante de suspicion, de dénonciation au sein même de tout groupuscule afin de couper court à toute forme de pseudo complot anti stalinien, tout ce système fonctionne à merveille et rend la vie aussi fragile qu'un pion de dame en première ligne.

Là-dessus, Léo et Raïssa, couple improbable (était-ce fréquent à cette période ?) forment un duo efficace, soudé (?) mais pas pour ce que l'on croit. Cette nuance permanente rend leur relation très ambiguë et à l'opposé des poncifs habituels.

Hormis cela, l'ensemble du roman est très noir, autant être prévenu, et la deuxième partie, plus thriller qu'autre chose, donne une touche classique à une histoire qui n'en avait pas besoin. La fin, particulièrement.

El grillo - val d'oise - 50 ans - 5 novembre 2009


C’est la justice russe, camarade 9 étoiles

De ce premier effort fracassant, c’est l’atmosphère étouffante de la Russie des années 50 qui est le plus saisissant. L’auteur nous entraîne dans les coulisses de l’ordre, là où sévit la loi du silence et tout est orchestré pour maintenir un voile Orwellien entre l’État et la population.

La découverte d’un enfant mort est rapidement camouflée en accident. Évidemment, le système communiste refuse d’accepter l’existence d’un tueur en série d’enfants. Aussitôt qu’un suspect est pointé du doigt, le crime lui ait attribué et l’affaire est classée. Leo – agent du M.G.B. – suit les consignes jusqu’à ce qu’il soit coincé dans l’engrenage et qu’une accusation de trahison lui ouvre les yeux.

L’écriture froide et sans poésie de Smith – typique du polar – se prête parfaitement au climat oppressif de l’ère Stalinienne. L’intrigue touffue comporte tous les ingrédients Hollywoodiens du genre pour nous garder en haleine. D’ailleurs le roman sera adapté au cinéma sous peu.

Mais, si le décor de l’époque est parfaitement exploité, la trame policière elle au contraire demeure niaise et invraisemblable. Le dénouement est totalement ridicule. Dommage, car il y’avait là tout pour faire un classique du noir.


(Prix International Thriller 1er roman, Steel Dagger, Prix Strandmag Critics 1er roman, Prix Barry 1er roman, Prix Nibbie 1er roman)

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 54 ans - 4 novembre 2009


A LIRE 9 étoiles

Très bon livre , c'est un régal à lire

Jeromegan - - 50 ans - 7 août 2009


Déception 5 étoiles

La première partie du livre est vraiment très bonne. Avec une ambiance de suspicion très bien rendue. Ne faire confiance à personne. Nous sommes dans l'Union soviétique de 1950, avec au pouvoir Staline. Un mot de travers sur le régime, et c'est direction le goulag ou l'exécution.

Dans la seconde partie on tombe dans le thriller classique, avec rebondissement, héros qui se sortent de toutes les situations et happy-end.

Laurent

Laurent77 - - 53 ans - 28 mai 2009


CA REMUE ! 9 étoiles

j'ai lu ce livre sur les conseils de Pierre Lescure dans l'émission "ça balance à Paris" sur Paris première et force est de constater que je le regrette pas ! comme d'hab je ne raconterai pas l'histoire je préfère vous laisser la découvrir. j'ai rarement lu un polar où l'ambiance de l'époque soit aussi prenante , on s'y croirait vraiment ! c'est un vrai régal à lire d urgence

Bedeland la reunion - - 59 ans - 1 mai 2009


Un cadre différent 8 étoiles

Ce qui distingue ce roman policier, est certainement le régime soviétique des années 50. État totalitaire dans lequel la domination de la police et la répression nous frappent de plein fouet avec des exemples de la vie quotidienne qui donnent froid dans le dos.
L'intrigue policière plus conventionnelle , plus le roman avance, se suit avec intérêt, mais même si les rebondissements nous prennent par surprise, la découvert du coupable et les fils qui s'y rattachent sont une peu gros.
Un roman qui vaut quand même la peine et qui apporte du neuf dans le genre.

Pipierre - - 64 ans - 1 mai 2009