Trente ans déjà
de Mike Gayle

critiqué par Marco, le 3 décembre 2001
(Seraing - 50 ans)


La note:  étoiles
Blues inutile
Vous pensiez avoir lu le meilleur de la littérature anglaise à haut pouvoir d'identification avec "Bridget Jones" et "Haute Fidélité" ? Eh bien vous aviez raison, mais il faut avoir découvert le pire pour s’en rendre compte.
Et le pire, le voici.
Matt Beckford a 29 ans, bientôt trente, et s'apprête à accueillir son anniversaire avec tout ce dont il rêvait pour cette occasion: un bon boulot de programmeur informatique à New-York et une petite amie appellée Elaine (c'est beau l’ambition). Mais à trois mois de cette échéance, Elaine le quitte et le voici demandant sa mutation et obtenant un poste en Australie. Pour combler les quelques mois qui le séparent de sa nomination de l'autre côté de la planète, il ne trouve rien de mieux que de retourner dans son Angleterre natale (spleen) retrouver ses parents (nostalgie), ses anciens potes (blues) et son ex-petite amie intermittente (aaah, va enfin y avoir de l'action). Je ne déflorerai pas la suite de cette intrigue haletante, car je ne voudrais pas gâcher la surprise du lecteur lorsqu'il découvrira qu’inexplicablement et contre toute attente (1) la cohabitation entre les parents et le héros tourne mal, (2) il redécouvre le plaisir des beuveries et nuits de folies avec ses potes et se dit "mais comment ai-je pu négliger pareille amitié ?" , (3) il couche avec son ex, (4) il se rend compte que ce n'était pas une bonne idée. Le tout est saupoudré de trouvailles stylistiques du genre: compter en début de chapitre le nombre de jours avant l'anniversaire ou faire des séances de question-réponse pour traduire les interrogations et dilemmes du héros, qui se résument à "est-ce que tout ça a un sens ?" Si vous avez une impression de déjà vu (euphémisme pour "plagiat honteux"), vous avez raison, mais ce n'est pas vraiment un scoop puisque le dos du livre arbore fièrement "considéré comme le Bridget Jones au masculin", ce qui prouve au moins que quelqu’un dans la chaîne commerciale conduisant à la publication d’un livre s'en est rendu compte avant le lecteur. Outre une histoire fade aux rebondissements ultra-prévisibles, deux autres tares, et non des moindres, font de ce bouquin un must négatif: (1) il n'est pas drôle, (2) il n'est pas triste. Je ne pensais pas devoir recommander "Bridget" un jour à quelqu'un, mais au moins Helen Fielding a-t-elle le talent de faire rire (parfois lourdement). Mike Gayle, en revanche, arrive à peine à insérer dans ces 400 pages quelques lignes censées être amusantes mais généralement incompréhensibles à moins d'avoir grandi à Birmingham. Ensuite, l'évocation nostalgique génératrice d'angoisses existentielles "je vais avoir 30 ans, quelle horreur" et "oh comme j’étais bien quand j'étais jeune", qui pourrait éventuellement redonner quelque tonus au livre, tombe complètement à plat. L'auteur ne sait faire naître aucune émotion au fil de l’histoire, et il ne vous tirerait même pas un soupir s’il écrivait une rubrique nécrologique. A moins, bien sûr, d’avoir payé 788 francs (19,53 Euros, prix conseillé) pour ce chef-d'oeuvre, auquel cas vous êtes en droit de vous lamenter. A ce propos, Gayle a l’humour d'ajouter à la fin un remerciement à sa femme "sans qui vous auriez risqué d’échanger de l’argent durement gagné contre quelques centaines de pages blanches". C’est sa phrase la plus désopilante du bouquin. Moi, je vous rassure, on me l’a offert, mais je l’échangerais volontiers contre les pages blanches.
fait partie des commencés jamais finis ! 2 étoiles

Ce livre m'avait été offert par une amie à l'approche de mes 30 ans, à cause du titre bien sûr, et dans la vague des Bridget Jones. Je ne connaissais pas cet auteur, mais je n'ai pas réussi à finir le livre tant je l'ai trouvé insipide, et surtout mal écrit. Il peut y avoir des lectures légères et agréables, mais là, non, j'avais laisser tomber.

Laure256 - - 52 ans - 4 février 2006


Bilan de vie 6 étoiles

Il a bientôt 30 ans. Et oui, le temps passe. Au fil des pages nous reprenons sa vie sentimentale depuis ses années lycée. Il nous décrit ses petites amies pour en arrivé à son présent, Elaine. L'aime-t-il vraiment ou bien est elle juste un moyen de ne pas être seul à l'apporche de la trentaine.
Et puis tout bascule, nouveau boulot, nouveau pays. Pour fêter ça il retourne chez ses parents revoir son pays et eventuellement ses amis, et son ex-petite amie. Ils se racontent leur vie, en tirent les conclusions nécessaires. Il passe trois mois à revivre sa jeunesse, jusqu'au moment où il faut avancer.

Certes ce n'est peut etre pas le meilleur Mike Gayle que j'ai lu, mais on y retrouve avec plaisir son style si particulier. A mêler narration classique avec ses emails qui lui donne un style particulier.
Les très courts chapitres sont souvent un moyen aisé pour ne pas s'embêter en lecture.

L'histoire quant à elle n'est pas si originale. Le titre donne l'aspect général du livre.

Personnelement je suis plutôt décue car ça manque de fraicheur et d'une idée plus novatrice que la narrration d'un passé nostlagique. On trouve un peu d'humour, un peu de tragédie et beaucoup d'amour.

Aamelie - chartres - 44 ans - 3 février 2006


Tout à fait d'accord avec la critique précédente!!!.... 2 étoiles

.....en fait je n'aurais pas lu ce bouquin, je n'aurais pas découvert cette critique drôle et si vraie!

C'est du sous- "Bridget Jones". L'auteur a voulu nager dans la mouvance des romans humoristiques, pour moi il s'est planté. J'ai trouvé ça long, ennuyant, redondant....Je n'avais aucune affinité avec le personnage que je trouve mou et dont les états d'âme n'ont pas soulevé une grande empathie. Le thème plus sérieux du trentenaire qui fait le bilan n'est pas mieux abordé. Cela donne un livre qui surnage entre deux eaux, et qui à la longue s'épuise et puis se noie....

Nirvana - Bruxelles - 52 ans - 14 septembre 2005