La trahison de Thomas Spencer
de Philippe Besson

critiqué par Tameine, le 13 mars 2009
(Lyon - 58 ans)


La note:  étoiles
...sans voix
..que dire, certainement un des plus beaux livres que j'ai lu à ce jour.
4ème de couverture : "Paul Bruder et Thomas Spencer sont nés le même jour. Ce hasard va les rendre inséparables. Leur enfance, insouciante et paisible, s'écoule au rythme du fleuve qui marque la frontière entre Mississippi et Louisiane. A l'adolescence, leur amitié résiste à l'épreuve des amours et des convictions naissantes. Heureux, ils ne prêtent pas attention aux orages qui s'annoncent".
L'écriture de philippe Besson est fluide, douce, délicate. Il sait trouver les mots justes pour décrire les pensées, les sentiments, les sensations de ses personnages, qui nous entraînent d'ailleurs dans le tourbillon ensoleillé d'une enfance de rêve. Une amitié forte, magnifique et toujours pure, émane de ce livre de façon bouleversante. La suite des évènements, non moins bouleversante mais pas pour les mêmes raisons, va tourner une page définitive à cette vie féérique dont aucun n'aurait voulu voir la fin, mais l'enfance passe.. et on s'en rend compte de façon très bien décrite, l'adolescence arrive, l'amitié est toujours là. Au final pour ne pas trop en raconter, la fin du livre est aussi tragique que le début est idyllique. Pourtant, Ph.Besson réussit la prouesse tant au niveau du style que de la continuité et de la crédibilité de l'histoire, à nous tenir captivé jusqu'au bout. On vit avec les héros et on meurt avec eux aussi. Tout nous ramène au bonheur de notre propre enfance et à sa fin aussi, dont on reste inconsolable. Un livre rare et poignant. J'ai beaucoup pleuré, mais je vous le conseille.. cela dit, lire les 50 dernières pages quand vous êtes seuls.
Roman sans prétention, mais doux et agréable 6 étoiles

Intrigué par la critique de Parker Mc Kay, je me suis renseigné après avoir refermé le livre de Philippe Besson. Il est en effet exact que le schéma de « Trinity Fields » de Bradford Morrow, roman non traduit en français, est assez semblable à cette histoire. Au-delà de cela, ce n’est pas la première fois qu’un auteur s’inspire fortement d’un autre bouquin. « La trahison de… » serait-elle dans son titre évocatrice de ce qui est qualifié de plagiat.

Personnellement je ne suis pas aussi réducteur. J’estime qu’il faut davantage voir la description d’une amitié entre deux hommes qui va évoluer vers un drame, pas précisément annoncé, mais qui n’échappera pas à ceux qui connaissent l’auteur.

Le style et la manière de porter le lecteur d’un auteur comme Philippe Besson est ce que je souhaite davantage retenir. Facile lecture, certainement, mais n’est-ce pas aussi un talent de ne pas clouer son public à des phrases alambiquées ou à des mots dont il faut aller chercher le sens dans des dictionnaires sans pour autant l’infantiliser.

Alors, pas un roman qui vole très haut, mais une lecture agréable et d’une douceur lascive qui sent bon le sud.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 12 mars 2024


Pas mon préféré 8 étoiles

J'aime beaucoup ce que fait Besson en général. Mais ce livre est un peu trop banal, c'est vrai que l'histoire n'est pas très originale. J'ai de loin préféré "L'arrière-saison" et "En l'absence des hommes". Reste l'écriture de l'auteur, toujours fluide et subtile.

Flo29 - - 51 ans - 31 juillet 2014


PLAGIAT 1 étoiles

HONTE A PHILIPPE BESSON !
Ce livre est un plagiat de « Trinity Fields » de Bradford Morrow, chez Flamingo, HarpeCollinPublishers, 1995.
L’original est bien plus beau.
J’ai écrit il y a plus d’un an à l’éditeur de Besson, qui n’a pas daigné me répondre…

Parker McKay - - 76 ans - 24 octobre 2010


Déception totale 2 étoiles

Bon, en fait, le truc c'est que j'aime bien Philippe Besson.
Il est chroniqueur à Ca Balance à Paris, excellente émission de Paris Premiere, où il se montre charmant, intelligent, cultivé, sensible, bref le genre de type dont on a envie de lire le livre.
On peut voir toute sorte d'images de ce cher Phil sur son site web (en jachère depuis un an ceci dit) : http://www.philippebesson.com
J'achète donc son livre en confiance. Et je commence à le lire. Ca se lit facilement, très facilement, tellement facilement en fait que ça laisse autant de traces dans la mémoire qu'une mouche à la surface d'un verre de lait. J'ai attendu un twist à un moment ou à un autre, je me disais qu'il devait y avoir une subtilité, un quelque chose, une aspérité, ça ne pouvait pas être si convenu, si cousu de fil blanc, si 'j'ai tout deviné dès la page 3'. Eh bien si en fait ...
Le pitch tient sur un 'petit' timbre poste et il est usé jusqu'à la trame : "j'ai sauté la nana de mon meilleur pote-à-la-vie-à-la-mort pendant qu'il était au Vietnam et en plus ce con-là revient estropié".
Oui bon rien de plus. J'ai vaguement pensé que l'amitié fusionnelle et trouble des 2 gars du Midwest allait peut-être nous amener vers un truc à la Brokeback Moutain voire un peu de triolisme avec l'arrivée de la nana. Pensez-vous, ma bonne Lucette ... rien de tout ça, du temps perdu que je vous dis.
Ca m'apprendra à me fier à la bonne tête des gens.

NQuint - Charbonnieres les Bains - 51 ans - 8 septembre 2009


Cliché de faux frères 6 étoiles

Thomas et Paul sont nés le même jour et s'ils ne partagent pas les mêmes parents, ils partagent toute leur enfance, leur adolescence.

[...] Je crois que si Paul et moi nous sommes autant attachés l'un à l'autre, c'est parce qu'il nous a manqué quelqu'un : à lui un frère, à moi un père.

Deux faux-frères qui partagent toutes les choses de la vie, même les premières amours.

[...] D'après ce que j'en savais, il revenait aux garçons de séduire les filles. Ils jouaient les durs tandis qu'elles faisaient de simagrées. Ils s'emportaient lorsqu'à leur première tentative ils se faisaient éconduire, et abdiquaient tout machisme dès qu'elles consentaient à les laisser approcher. À la fin, l'affaire était faite. Ils étaient amoureux, le seraient pour la vie. Et ça durait une semaine.
Néanmoins une semaine d'amour fou, c'étaient des mois à avoir des trucs à raconter aux copains. Sans compter tout ce qu'on inventait.

Jusqu'à, plus tard, La trahison de Thomas Spencer.
Philippe Besson nous emmène aux US, pour y faire du tourisme : la vie de Thomas et Paul se confond avec l'Histoire récente des États-Unis.

[...] Comme j'ai le goût des dates et que je crois depuis longtemps que l'Histoire, celle qui s'écrit avec une majuscule, nous accompagne dans les grandes étapes de notre vie, j'ai tendance à envisager que ce sont les événements du dehors qui nous fournissent des repères et décident même parfois du cours de nos existences.

Une thèse qui nous vaut la rétrospective photo de l'Histoire yankee en accéléré : Enola Gay, la guerre de Corée, le MacCarthysme, Eisenhower, le choc du premier Spoutnik russe, Castro, Kennedy et le Vietnam ou Marylin, les missiles de Cuba, ... tout y passe.
Un procédé un peu artificiel, un peu appuyé, mais quand même plutôt sympa et sans doute très frenchy : notre vision touristique de l'Histoire US.
Quant à l'histoire, celle avec un petit "h", celle des deux garçons, on préfère leur enfance et adolescence car l'entrée dans l'âge adulte et bientôt la fameuse trahison de Thomas Spencer, renouent avec les clichés méli-mélo-romanesques, de manière un peu décevante.

BMR & MAM - Paris - 64 ans - 27 juin 2009


Un ami de trente ans 6 étoiles

Un roman qui a tout pour plaire aux amateurs de romanesque : une amitié indéfectible (dont on sait dès le titre qu’elle sera trahie…) ; un dénouement tragique ; des » mémoires sentimentaux » faisant fonction de thérapie « « je ne me couche pas, j’écris « et auxquels le narrateur attribue une fonction d'exutoire puisqu'il fait du lecteur, en l’interpellant , l’oreille nécessaire à cette confession, ; enfin le mélange de la petite et de la grande histoire puisque les événements intimes s’inscrivent dans les événements politiques majeurs des USA et du monde des années 1960 à 1990 .

Même si la première partie qui traduit la nostalgie des moments perdus de l’enfance « les jours heureux où nous étions amis » m’a accrochée, je dois avouer que ce roman qui présente à mon goût trop de clichés , s’oubliera aussi vite qu’il a été lu .

Alma - - - ans - 1 mai 2009