Comment va la douleur ?
de Pascal Garnier

critiqué par El grillo, le 9 mars 2009
(val d'oise - 50 ans)


La note:  étoiles
ça va toujours avec Garnier
Bernard est simple. Dans ce qu'il dit, dans ce qu'il fait. Il a du temps devant lui. Simon est cartésien, dépressif probablement, et aussi tueur à gages. Lui a de l'argent. Quand les deux se rencontrent, ça donne la suite...

Chez Garnier, impossible de se perdre, on est en terrain connu. Des personnages déprimés mais vivants, des romans courts, une simplicité d'écriture traduite par la simplicité de Bernard, que rien n'émoustille, mais qui donne toujours matière à réflexion. Sous cette facilité se cachent évidemment beaucoup de choses, ça Garnier il sait faire: brosser le portrait en un coup de plume, poser le décor et nous imprégner en trois mots. Du léger lourd de sens. De l'humour noir, c'est parfois corrosif et toujours percutant. Je suis client, décidément.
HEUREUX HASARD OBJECTIF 9 étoiles

Je cherchais dans les rayons de la médiathèque à la lettre G pour PAG (Pierre Autin Grenier) rien hélas! (j’aurais dû je crois rétrospectivement chercher à la lettre A ! ) et je tombe sur un livre à la jolie couverture des éditions Zulma , j’adore toutes leurs jaquettes et leur mystérieux épigraphe "à la mémoire de Zulma vierge-folle hors barrière et d'un louis"
j’emporte "comment va la douleur" titre sympa, dans le style PAG "toute une vie bien ratée" ou "l'éternité est inutile"
je lis le livre à l’aveugle (comme on déguste un vin) auteur d’atmosphère entre tendresse et cynisme, réalisme et humour désenchanté (c’est écrit ainsi sur le volet de présentation ) et c’est vrai tout y est! (avec en bonus Jean Ferrat au marché de Vals les Bains!!) damned!! j’y retrouve l’ambiance des livres de mon PAG adoré et de Jacques A Bertrand que j’adore tout autant, ces trois-là ont en commun d'avoir reçu le Prix de l'Humour Noir dont l’existence remonte tout de même à 1954 (avec des récipiendaires tels que Queneau / Ambrose Bierce/ Tom Sharpe/ Léo Malet ....)
Heureux" Hasard objectif" donc (cette notion est bien développée dans le beau roman "Constellation" d’Adrien Bosc) dont j’aurais aimé faire la critique par ailleurs, mais d’une manière générale j’ai trop la flemme et encore moins le courage pour frapper sur ces malheureux AZERTY

OSCARWY - - 67 ans - 10 décembre 2014


Le cynique et le simplet 6 étoiles

Dans certains pays africains, on a parfois coutume de se saluer avec ce : Comment va la douleur ? (Cf. le film de Depardon également).
La douleur, les personnages de ce petit roman de Pascal Garnier, la portent en eux.
Une douleur physique (elle finira par emporter l'un, la main de l'autre est estropiée et bandée).
Une douleur moins palpable aussi : ce petit bouquin fait se rencontrer trois ou quatre éclopés de la vie.
Simon est le tueur à gages au bout du rouleau.
Bernard est le simplet affligé d'une mère ivrogne.
Sur leur route, ils croiseront Fiona la fille-mère et Rosa la belge.
La fraîcheur naïve de Bernard éclairera d'une douce lumière les derniers jours d'un Simon désabusé.
Pascal Garnier nous promène pendant ces quelques pages dans le sillage de ces petites gens, entre Lyon, l'Ardèche et le Grau-du-Roi, des lieux que traverse parfois le fantôme de Jean Ferrat.
Cette histoire en forme de road-movie est un brin convenue mais se lit sans aucun déplaisir et la rencontre improbable du tueur retraité et du doux chômeur ne manque pas de sel.

BMR & MAM - Paris - 64 ans - 26 décembre 2010


Petite virée entre amis …… 9 étoiles

Il en est des livres comme des chansons . Il y en a qui nous donnent un léger sourire au lèvres et nous mettent de bonne humeur pour toute la journée .C’est ce qui s’est produit pour moi à la lecture de COMMENT VA LA DOULEUR .

Un roman circulaire, le dénouement étant connu dès les premières pages, le récit présentant comment se sont rencontrés les personnages et comment s’est déroulée l’action . Une histoire dont les personnages sont des gens simples, des anti-héros un peu déboussolés qui se trouvent embarqués par hasard dans une brève aventure collective qui brise temporairement leur solitude .

Pascal Garnier est un romancier créateur d’un monde un peu décalé mais malgré tout proche de nous par son sens des dialogues qui sonnent juste, par l’art d’évoquer avec malice des scènes de la rue (la photo des mariés, la scène de marchandage entre une cliente et un vendeur noir ….), grâce à des phrases qu’on aimerait retenir , une parmi d’autres « le costume du marié semblait taillé dans du contreplaqué et les kilomètres de tulle enrobant sa promise sortir d’une bassine de barbe à papa »

J’avais déjà apprécié Pascal Garnier dans LA THEORIE DU PANDA pour sa manière de traiter des choses graves avec légèreté , son regard plein d’humour et de tendresse pour ses personnages.

Comment va la douleur ? beaucoup mieux, merci, depuis que j’ai lu le roman …….

Alma - - - ans - 26 août 2010


Délectable : qui délecte, qui produit une sensation délicieuse. 9 étoiles

Je rejoins complètement la critique précédente sur le style si caractéristique de Pascal Garnier : quel tour de force ! Quelle maîtrise de la langue pour pouvoir en jouer comme d'un rubik cube : avec maestria, rapidité et efficacité !

La concision et l'humour sont tout simplement un vrai bonheur pour le lecteur amoureux de la langue française.

Dans ce roman en particulier, la lente évolution du tueur à gages, concomitante avec celle du brave garçon, m'a particulièrement séduite.

Bref, je vous recommande ce livre mais attention au caractère addictif des oeuvres de ce grand écrivain...

Chabouchi - - 47 ans - 8 août 2010