Parias : Gays et Lesbiennes dans le monde arabe
de Brian Whitaker

critiqué par Spiderman, le 8 mars 2009
( - 62 ans)


La note:  étoiles
Allah est grand ... mais pas très gay
Est-il possible de vivre son homosexualité quand on est un(e) Arabe ?
Si Brian Whitaker fait de fréquentes comparaisons entre la situation de l'Occident et du monde arabe, il est impossible de donner un autre terme que « parias » pour qualifier les gays et lesbiennes de ces régions.
Pasolini écrivait : « Dans une société où tout est interdit, on peut tout faire. Dans une société où quelque chose est permis, on ne peut faire que ce quelque chose ». Le tour d'horizon proposé par l'auteur, journaliste au Guardian, n'est guère réjouissant : avec de sérieuses nuances, du Maghreb aux monarchies pétrolières du Golfe en passant par l'Egypte et la Palestine sans oublier les banlieues de Londres ou de Paris, l'homophobie règne, s'étale, tue.
Une exégèse des textes fondateurs montre la même distorsion entre le livre de référence et ses interprétations : chrétiens et musulmans du monde arabe sont à un niveau quasi-égal d'homophobie...
Les Catholiques célèbrent, à l'initiative de M. Seize une « année paulinienne » qui marque la mise en avant de Paul de Tarse, homophobe célèbre à l'origine de l'extension de la secte nazaréenne et de sa méfiance à l'égard des plaisirs physiques (même dans le cadre d'une copulation destinée à perpétuer l'espèce). Grâce à Dieu, la « part de marché » de la religion semble, dans le monde occidental, se réduire et de bons esprits font même preuve d'une largesse de vue envers les habituels exclus, divorcés et autres pervers polymorphes.
Les Arabes n'en sont pas là et cette enquête, complète, étayée de nombreux exemples et témoignages est un exemple de plus de l'emprise morale pernicieuse de ceux qui s'arrogent le droit de guider les âmes ... et les corps.