Contes de fées à l'usage des moyennes personnes
de Boris Vian

critiqué par Nance, le 21 février 2009
( - - ans)


La note:  étoiles
Délicieusement absurde
Ce conte a été écrit pour distraire la première épouse de l’auteur, Michelle, convalescente.

Un chevalier trouvant la vie amère part à la recherche du sucre.

« Alors, dit Dédé, il s'arrête dans une auberge et il rencontre une belle princesse, fille du roi Jacquart.
Mais qu'est-ce qu'elle fout dans cette auberge, se dit le chevalier (il s'appelait Joseph). Peut-être a-t-elle du sucre. Il fit un petit signe à la fillette et lui dit :
"Par le dragon qui habite cette forêt, par le vin que tu as bu, par l'eau que tu boiras, dis-moi, par le sang de la mandragore, quelles sont les voies qui m'obtiendront du sucre."
La fillette rougit, tourna de l'oeil, et mourut. Alors le chevalier, triste comme aux plus beaux jours, chevaucha derechef son palefroi, qui l'amena dans un pays bizarre... ! »

Et alors, nous suivons Joseph et ses nombreuses et bizarres aventures.

Mon édition (Pauvert) contient la première version du conte, brouillon « achevé » et délirant, une deuxième version, inachevée (on ne connaît pas la raison), condensée et moins spontanée. Quelques dessins de l’auteur accompagnent le texte durant tout le livre et, à la fin, on y retrouve le projet d’une suite au Conte. Le premier brouillon est la partie la plus intéressante, c’est drôle, l’écriture est riche, originale, l’humour me fait un peu penser à la nouvelle de Woody Allen, Marqués par le destin, dans Destins tordus « (Notes pour un roman de huit cents pages. Le grand livre que tout le monde attend.) ». Excellente histoire fofolle, mais le rythme s’essouffle vers la fin.
un peu de fantaisie et d'absurde! 9 étoiles

Ecrit en 1943, alors que Boris Vian a une vingtaine d'années, ce petit conte pas du tout destiné à la publication mais écrit pour distraire sa femme Michelle convalescente, est un concentré d'optimisme et d'amusement, léger et plein de rebondissements. On y rencontre tout un tas de personnages loufoques (le palefroi en est un bel exemple), des princesses, des sorcières, des chinois (si si) et l'histoire poursuit son chemin sans grande logique mais avec un sens de l'absurde absolument certain.
Ce petit livre est dispensable, mais ravira les amateurs de l'auteur par ses propos absurdes (j'ai adoré le chapitre 3 !!), ses paragraphes truffé de jeux de mots, contrepèteries, et autres farces langagières dont est friand l'auteur ("la faim justifie les moyens" !).

Une nuit qu’il passait à flâner dans son parc, alors que la lune, sa douce et souriante compagne (je croyais qu’il était seul) caressait d’un tendre regard (septembre comme du poulet) les sommets des grands arbres agités par une brise tiède et embaumée (merde ! ce qu’il cause bien) il se prit à penser que la vie est amère quand il n’y a pas de sucre au fond. Une grande résolution s’empara de son cœur : Partir (c’est mourir un peu).

Ellane92 - Boulogne-Billancourt - 49 ans - 24 janvier 2014


Vian:l'anti-morosité délirante! 10 étoiles

....Adoncques.. "Comme la pluie tombait, il prit un para(pluie) et s'abrita (pis d'Orient). Ensuite la pluie ne tomba plus, mais la fatigue le prit et il fut bien heureux et bien aise de rencontrer un limaçon (de cloche) (merle) (un l'enchanteur)."
Oui,comme l'écrit Nance: c'est doucement foldingue... Du Vian,donc et du bonheur pour les jours moins!

Laventuriere - - - ans - 16 décembre 2010