Au risque des ténèbres : Une enquête de Simon Serrailler
de Susan Hill

critiqué par Ayor, le 17 février 2009
( - 52 ans)


La note:  étoiles
Troisième volet.
Voici le troisième volet relatant des enquêtes de l'inspecteur divisionnaire Simon Serrailler. Il fait directement suite au deuxième que j'avais particulièrement bien apprécié. Celui-ci est un peu moins prenant que son prédécesseur et rejoint un environnement proche du premier "Meurtres à Lafferton". Moins centré sur l'enquête, contant les aléas des vies des principaux protagonistes. Susan Hill cerne parfaitement les traits de caractère du genre humain (y compris les plus noirs), et sait nous les faire partager au travers de la perpétuelle introspection du personnage central, à savoir Simon Serrailler.
Ce roman privilégie plus cet aspect que l'action ou l'enquête à proprement dite, ce qui le différencie nettement de "Où rôdent les hommes" plus orienté sur l'investigation.


L'inspecteur divisionnaire Simon Serrailler se rend dans le nord de l'Angleterre, plus précisément dans la région de York, sur la demande de Jim Chapman, un collègue qui avait tenté de l'aider sur l'enlèvement de David Angus, un jeune garçon de neuf ans vivant à Lafferton. De nouveaux éléments permettent l'avancée spectaculaire de cette sordide et éprouvante enquête. Aussi terrifiante que paraisse la vérité, Simon n'a de cesse de la découvrir.


Le rythme de Susan Hill est égal à lui-même, lent mais pas ennuyeux. Moins enlevé que le deuxième volet, il n'en reste pas moins intéressant. Pour ma part, il a fallu que je m'habitue au style de cet auteur, et une fois le premier roman lu, il aurait été dommage de ne pas lire les suivants. Je ne regrette rien, et attends même avec une certaine impatience de pouvoir lire le quatrième.
Multiplication et soustraction 5 étoiles

Voici un roman policier à l’écriture agréable. Dès le départ, l’ambiance se révèle être typiquement anglaise comme son auteure et le style du récit « tel une enquête ». L’inspecteur Serrailler que je ne connaissais pas a des points communs avec le Wallander de Hening Mankell car il est humain, avec des hésitations, des problèmes et des drames personnels. L’enquête est minutieuse, empreinte de sérieux et de gravité.
Mais après la mise en place de quelques personnages, le bouquin devient « ardu » à cause d’un nombre croissant de nouveaux personnages. Après une centaine de pages, quelques caractères se précisent et quelques « fils » se nouent, les faits tragiques -parfois sordides- s’éclairent un peu et la lecture donne quelques plaisirs. Mais bientôt, les personnages se multiplient de nouveau à l’infini, les chapitres se suivent et ne se ressemblent pas, le lecteur se perd dans le dédale des personnages secondaires qui eux-mêmes « se cherchent » ! On aurait aimé que l’auteure approfondisse les caractères et nous débarrasse de quelques « drames intimes » car finalement nous n’avons plus que faire de tous ces gens malheureux, de tous ces écorchés, de tous ces témoins de la difficulté de vivre une vie.
L’éclatement du roman en chapitres avec ces nombreux personnages lasse, l’intérêt pour notre inspecteur, notre « inimaginable » assassin décroit au fil des pages et je me suis surpris à zapper quelques phrases. Dommage car même si le roman est très pessimiste, parfois sinistre et même défaitiste, il a pu m’accrocher pendant une partie des 500 pages.

Ardeo - Flémalle - 77 ans - 28 février 2013