La Panza del Tepozteco
de José Agustin

critiqué par Gryphon, le 15 février 2009
(Mexico DF - 59 ans)


La note:  étoiles
Des dieux cachés
On croit tout d'abord à une version mexicaine des "Chroniques de Narnia": une ribambelle de pré-ados capitalins passe le week-end à Tepoztlán et découvre dans une caverne le panthéon aztèque à peu près complet. Pour les enfants, c'est une initiation à l'âge ado, voire adulte, une prise de conscience de choses à venir.

Pour l'auteur, c'est aussi une critique du système éducatif mexicain - du moins celui de 1992, date de la parution du livre - où la culture préhispanique n'a pas la place qu'elle mérite. C'est finalement une réflexion sur la mémoire: les dieux mexicains seront présents tant qu'il y aura quelqu'un pour s'en souvenir. De ce point de vue, José Agustin est plus proche du Neil Gaiman de "American Gods" que de l'auteur de "Narnia".

Seule ombre au tableau, la question des sacrifices humains: Agustin imagine les dieux s'accordant pour abandonner cette pratique, préférant au sang et aux coeurs arrachés des offrandes moindres mais plus honnêtes. La Vierge de Guadalupe est sans doute passée par là...