Kingdom come, numéro 1
de Mark Waid (Scénario), Alex Ross (Dessin)

critiqué par Jean Loup, le 29 novembre 2001
(Vaulx en Velin - 51 ans)


La note:  étoiles
Super héros vieillissants
La bande dessinée américaine, depuis plusieurs années, a su se renouveler et livre régulièrement d'excellentes surprises. "Kingdom Come" en fait partie. Les amateurs de comics reconnaitront la filiation avec le thème initial du "Dark Knight" de Frank Miller :
les années ont passé, et les super héros de notre enfance (Superman, Batman, Green Lantern, Flash, Wonder Woman...) ont vieilli. Nombre d'entre eux se sont même retirés du devant de la scène (Superman n'a pas donné de nouvelles au reste du monde depuis dix ans), et une cohorte de nouveaux métahumains arpente les rues de Gotham et de Métropolis. Indisciplinés, puérils, égoistes et dangereux, ces nouveaux visages ont certes des pouvoirs extraordinaires, mais ils ne sont en rien des héros puisque la vie des humains leur importe peu et qu'ils en tuent régulièrement, par accident, lorsqu'ils se battent entre eux pour passer le temps. Mais quand une goutte d'eau fait déborder le vase, les anciens super héros reviennent sur le devant de la scène pour rétablir l'ordre. Mais ont-ils encore leur place dans ce monde qui a beaucoup évolué, alors qu'ils sont restés les mêmes ? Le scénario est très prenant, surtout si vous avez lu des illustrés de DC Comics quand vous étiez adolescent. Mark Waid fait revivre les grandes figures du genre avec un récit riche et passionnant, servi par des dialogues brillants. Le graphisme, lui, est tout simplement somptueux : Alex Ross, qui s'était déjà fait remarquer par le magnifique "Marvels", confirme ici tout son talent. Très réaliste (l'auteur travaille d'éprès photographies), le trait est beau et remarquablement maîtrisé.
Au final, "Kingdom Come" est un comics indispensable, comme on aimerait en lire plus souvent.
Amerika old school 5 étoiles

Frais et assez génial. L'atmosphère de la mégacité Metropolis, puante et pleine de fumées et divers gros nuages, sinon noire comme une gare fourmillante dedans d'êtres hystériques et hyper-pressés aux heures d'affluence, est particulièrement bien décrite. On y trouve l'ambiance qui se dégageait de l'oeuvre de Philip K. Dick, dont en particulier le sympathique Do androids dreams of electric sheeps ? et ainsi la forme a tendance a rejoindre le fond. Parceque le récit - qu'on ne contera de toute façon pas pour le bien de tout suspense éventuel - implique Superman, qui souhaite, cette fois, être le Père de tous: donc l'americana rejoint le stalinisme et avouons, sans parler de l'aspect comique du tout, que c'est plutôt très confondant comme idée. Bref, l'extraterrestre à la cape rouge doit lutter ici contre un enfer personnel, mais aussi contre des héros en somme beaucoup plus prétentieux que lui.

Outre quelques scènes gratuites, il faudra noter également le graphisme rigoureux d'Alex Ross, qui évoque entendu surtout celui de Miller dans Dark Knight (on pensera entre autre à toutes ces maximes et sermons très spéciaux sinon en free-lance des médias) mais en plus détaillé ce qui esquive tout prétexte de base invoqué... Dommage que l'ironie déborde parfois sur une intrigue qu'on aurait aimé plus signifiante.

Antihuman - Paris - 41 ans - 21 décembre 2012


Superman reprend du service 10 étoiles

Les héros de la Justice league ont pris leur retraite laissant la place à une nouvelle génération plus préoccupée à se lancer des défis et à se combattre qu'à sauver la population. Wonder woman essaie de convaincre Superman de sortir de sa retraite car lui seul est assez puissant pour remettre ces jeunes héros dans le droit chemin, mais tout n'est pas simple les politiciens ne font plus confiance à ces héros ni à ceux du passé et Batman préfère rejoindre Lex Luthor pour organiser un front de résistance contre les méta-humains....

"Kingdom come" peut être considéré comme le "Dark knight" supermanien (le mot n'existe pas encore, mais je l'utilise quand même) et comme le comics incontournable de Frank Miller pose la question du Super héros dans notre société. Cette fois c'est le retour de Superman qui est vu avec inquiétude dans un contexte où les super-héros sont perçus comme une menace Superman tente de nouveau d'en faire des protecteurs.

Un scénario en béton qui tient sur quelque 300 pages, un dessin ultra réaliste et magnifique, certaines cases mériteraient d'être exposées dans des musées. Moins sombre que le "Dark knight" de Miller, il aborde les même thème et donne sa propre réponse. Un comics incontournable.

Killeur.extreme - Genève - 42 ans - 6 octobre 2012