Les Enfants par la tête ou les Allemands se meurent
de Günter Grass

critiqué par Tistou, le 4 février 2009
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Les Allemands se meurent
Ce récit, puisque c’est ainsi qu’il est qualifié sur la jaquette, date de 1980. La précision est d’importance puisqu’il est question d’Allemagne, double encore à l’époque et séparée par un mur. Un fameux Mur, celui de Berlin. La précision est d’importance également eu égard à des références qui sont faites à des hommes politiques, disparus ou en voie d’extinction, tel Strauss, dont la référence reviendra à de multiples reprises.
« Les enfants par la tête ou, les Allemands se meurent », tel est le titre exact. Günter Grass se glisse dans la peau d’un couple d’enseignants allemands, politiquement corrects, c’est à dire sympathisants – attirés – vélléitaires ( ?) de l’écologie et plutôt du SPD. Un couple qui se prend beaucoup la tête, mais surtout la tête, pour savoir s’il est opportun ou non de faire un enfant (ils ne le feront que par la tête, au final), se sent très concerné par la misère et la faim dans le Tiers-Monde. Ils entament un voyage en Asie du Sud-Est et Günter Grass se fait un plaisir de mettre en résonance leurs questions et interrogations de nantis – et plus spécifiquement d’allemands d’ailleurs, Grass est très allemand ! – avec celles, de questions et d’interrogations des locaux pour qui certains thèmes ne sont même pas sujet à questions : avoir des enfants, l’Ecologie, …
L’idée est intéressante. La réalisation … pénible ! Peut-être suis-je Grass-incompatible ?

« Depuis cinq et quatre ans ils sont tous deux fonctionnaires de l’Etat. Deux intérimaires, puis stagiaires : les voici titulaires. Deux qui s’aiment de façon passablement uniforme. Un couple à mettre en vitrine. Un couple confondant de beauté. Ils ont un chat, et toujours pas d’enfant.
Non que ça n’aille ou ne marche pas, mais parce que lui, quand elle veut « enfin avoir un enfant », dit « pas encore », et qu’elle au contraire, quand il souhaite avoir un enfant – « Je peux me figurer ça théoriquement » - lui riposte comme au théâtre : « Moi non ». Ou bien : « Moi non plus. Il faut objectiver quand on veut agir de façon responsable. Et dans quel avenir vas-tu lâcher cet enfant ? Voyons, il n’y a pas de perspective là-dedans. Au surplus, il y en a déja suffisamment, y en a même trop, des enfants. En Inde, au Mexique, en Egypte, en Chine. Vise-moi un peu les statistiques. » »

Encore un Günter Grass que j’aurais aimé aimer …