La Cathédrale au fond du jardin
de Maxime Vivas

critiqué par Dirlandaise, le 3 février 2009
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Et si on le tuait ?
Le livre débute comme un mauvais roman de gare mais il se révèle assez intéressant plus on avance dans la lecture. Il s’agit d’un roman construit autour d’un fait relaté par l’écrivain Roger Vailland dans son livre sur la résistance intitulé "Drôle de jeu" (prix Interralié 1945), qui se serait déroulé pendant l’occupation de la France par les troupes allemandes. Un groupe de résistants se réunit régulièrement chez Jeanne qui habite un immeuble situé au numéro 4 de la rue Girardon à Paris. Par le plus grand des hasards, l’appartement du dessus est occupé par l’écrivain Louis-Ferdinand Céline. Notre groupe de résistants déteste l’homme de plume « qui a oublié d’être anti-nazi » et se met à échafauder différents scénarios afin de le liquider.

La première partie du roman est intitulée « François » du nom du narrateur faisant partie du groupe de résistants. Il est âgé de trente-huit ans, est veuf et a un fils de quinze ans qui habite chez sa tante Mathilde. Dans la seconde partie intitulée « Pierre », le fils de François prend la parole pour relater ce qui est advenu du groupe, du projet d’attentat et de son père à la fin de la guerre.

Au début, comme je l’ai déjà mentionné, j’ai trouvé que c’était mal écrit et que les ficelles étaient assez grosses mais mon intérêt s’est accru au cours de la lecture bien que le récit soit résolument axé sur la haine de Céline et le salissage en règle de sa mémoire. Bon, je ne suis pas assez documentée pour juger des faits qui lui sont reprochés dans ce livre mais il reste que c’est plutôt révélateur de la personnalité du grand écrivain qui est dépeint d’une façon assez noire et nous le rend tout à fait ignoble.

« J’imaginais la vague folle de ses animadversions montant à l’assaut de ses pages, naguère blanches et planes, une à une conquises et, par-là, jaunies et flétries, saupoudrées de fange, exhalant des effluves entêtants. Dans cet empilement d’immondices, ses sectateurs pataugeront avec ravissement, poussant des cris de joie, ivres de l’honneur de fouiller, et défaillant de bonheur devant chaque trouvaille linguistique, comme si dans une huître béante ils venaient de découvrir la perle rare, preuve du génie de leur idole et argument pour le pardon de ses crimes. »