Des vents contraires
de Olivier Adam

critiqué par Dudule, le 1 février 2009
(Orléans - - ans)


La note:  étoiles
Le point de rupture
Paul Andersen fuit vers Saint Malo avec ses deux gamins. Ville de son enfance, son frère lui propose un emploi de moniteur dans l’auto école familiale.

Il fuit le départ soudain de sa femme, et l’absence qu’elle engendre. Ce départ qui le questionne, lui autant que ses enfants, Où ? Pourquoi ? Est-elle toujours en vie ? Est-elle séquestrée ? Pourquoi ne donne-t-elle pas de nouvelle ? Voilà plusieurs mois qu’ils sont dans le doute, et c’est ce vide que va décrire l’auteur, le manque qui ravage les enfants et le père, lui tient debout que par l’amour qui le lie à Clément et Manon, ses enfants.

Nous rencontrerons d’autres personnages, des recalés de la vie, le déménageur, sa femme est partie à Saint Malo avec son fils, dont il n’a plus le droit de visite. Justine, jeune fille qui prend des cours de conduite, et qui fugue en région parisienne. Bréhel qui a tout perdu, femme, travail, parce qu’il a renversé un enfant en voiture. Elise, la vieille dame solitaire, et aussi Combe l’inspecteur de police.

Ce roman sur la vie, peuplé d’âmes dévastées, est un livre que l’on ne peut pas résumer, il faut le lire et se laisser prendre par la main, afin d’y découvrir les personnages, leur histoire, et aussi le paysage très important dans le livre.
Sombre 7 étoiles

Un père se retrouve seul avec ses deux enfants après la mystérieuse disparition de sa femme. Il tente de faire face. Roman très émouvant qui m’a bien plu, mais que j’ai trouvé extrêmement déprimant. A surtout ne pas lire si vous avez le cafard. C’est bien le seul reproche que je ferai à ce bouquin qui m’a marqué profondément.

Kabuto - Craponne - 64 ans - 17 février 2024


Décousu 5 étoiles

J'aurais bien voulu partager l'enthousiasme des lecteurs ayant laissé des commentaires élogieux.
J'ai aimé cette description des paysages marins. On en voit les couleurs, on en perçoit les odeurs.
J'ai aimé le désarroi de ce père, qui ne sait pas ce que son épouse est devenue, et qui manifeste un très grand amour pour ses deux enfants.
Mais je n'ai pas aimé le côté décousu du roman : des personnages divers, un peu farfelus, faisant perdre de la cohérence à l'histoire, laquelle finit par partir dans tous les sens. Il n'y a ni début ni fin.
C'est bien écrit. Ce n'est pas un mauvais livre. Mais chacun a ses goûts, et ce roman ne peut assurément pas convenir à toutes les sensibilités.

Bernard2 - DAX - 75 ans - 10 décembre 2014


Noir quotidien 10 étoiles

L'océan, Saint Malo. Hors saison. L'amour d'un père pour ses enfants et pour sa femme disparue.
L'alcool, beaucoup d'alcool pour le maintenir a flot.
Magnifique roman de la vie quotidienne d'un écrivain perdu.
C'est noir, mais c'est magnifique.
Mon premier roman d'Olivier Adam, et ce ne sera pas mon dernier.

Free_s4 - Dans le Sud-Ouest - 50 ans - 2 novembre 2014


La mer à toutes les pages 10 étoiles

On m'avait prévenue... C'est un livre sombre, très sombre. mais avec la mer à toutes les pages et des personnages improbables, ce livre avait tout pour me plaire. Ayant vécu à Saint-Malo, j'ai adoré les descriptions de l'auteur qui semble connaître la ville par coeur, pas seulement celle que voient les touristes, mais celle que connaissent les gens du pays. Ces écorchés vifs, ces âmes tourmentées sont attachants, parce qu'il essaient de survivre dans un monde moderne qui n'est pas facile, avec ses déboires professionnels, ses déceptions et ses désespoirs personnels. Mais jusqu'au bout il y a un peu d'espoir et la mer est plus forte que la vie et la mort. Jusqu'au bout le narrateur nous clame sa passion pour l'océan, gris la plupart du temps, mais tellement puissant.
Une belle découverte, j'espère que je ne serai pas déçue par les autres livres du même auteur.

Flo29 - - 52 ans - 9 février 2014


La barque est trop chargée! 6 étoiles

C'est le premier livre que je lis de cet écrivain.
Je l'ai lu rapidement en faisant pas mal d'impasses, c'était ça ou je l'arrêtais.
J'ai bien senti une grande sensibilité chez l'auteur mais il en fait trop dans le drame et ça use le lecteur.

Le personnage central est au trente sixième dessous le pauvre mais on le serait à moins : ses parents sont morts ensemble dans un accident de voiture, sa femme a disparu depuis un an, la jeune ado dont il fait la connaissance échappe de peu à un tueur en série, le type qui fait son déménagement se suicide, et j'en oublie.

Tout prend trop d'ampleur dramatique : la vieille dame qui fait une chute, la voisine qui pleure parce que son fils va venir pour Noël... Ce sont des sujets qui me touchent bien sûr mais ...trop c'est trop.

Pourquoi cette accumulation? Pour être sûr de toucher le lecteur?
Mais il n'y a pas besoin d'appuyer autant le trait pour le toucher, il est sensible le lecteur lui aussi!

On s'y attache quand même à ce personnage central, Paul.
Même s'il a une tendance assez pénible à se positionner en mec rebelle mais vraiment bien meilleur que les autres ...
Je ne suis pas sûre que j'ai vraiment envie de le retrouver ce personnage.

D'autant plus que le style de ce livre, même si j'ai trouvé et apprécié quelques beaux passages, est un peu trop passe-partout, avec un air de déjà lu.

Marimori - Gif-sur-Yvette - 73 ans - 14 octobre 2012


survivre 8 étoiles

premier livre de cet auteur et certainement pas le dernier.
cette histoire est triste et l'on cherche à respirer à chaque phrase, l’oxygène se fait rare, les mots sonnent justes.
beaucoup de profondeur dans le personnage principal, des détails utiles.
une très belle histoire, un très bon moment de lecture avec beaucoup d'amour et d'envie face à la souffrance.

Gardigor - callian - 47 ans - 27 août 2012


Au bout de l’impasse… la mer 7 étoiles

Premier roman que je lis de cet auteur. Je suis emballée par l’écriture nerveuse, descriptive et pas avare de détails sur la vie quotidienne.

Ici, c’est le côté « je dois me débrouiller tout seul » qui m’a le plus marquée. Ce papa plein d’angoisses et de peur, de démons aussi, essaye de maintenir un semblant de vie normale pour ses deux enfants, suite à la disparition brutale de sa femme.
Il tente de tenir le coup et revient vivre dans une petite maison au bord de la mer, à St Malo.
Il se rapproche ainsi de son frère et de sa belle-sœur qui deviendra, provisoirement, une maman de remplacement pour ses enfants.
A ce moment du récit, on sent la mer très présente, comme une source où ce papa vient s’abreuver et tirer du courage pour avancer…

Moi aussi, je recommande cette lecture. Je ne m’arrêterai pas à ce seul roman.

Gilou - Belgique - 76 ans - 18 juin 2011


Du côté des hommes 6 étoiles

Après avoir raconté l’histoire de Marie, cette passionaria de la cause des réfugiés de Sangatte, qui leur vient en aide jusqu’à se perdre. Olivier Adam plonge cette fois dans l’inconscient d’un personnage masculin. Il nous narre l’histoire d'un père dont la femme a disparu brusquement et qui tente de reconstruire sa vie et celle de ses deux enfants en emménageant à Saint-Malo.
Olivier Adam reste ici fidèle à ses grands thèmes littéraires (la perte brutale d'un être cher, le poids de l'absence, du secret, des non-dits, qui en résultent). Tout cela avec cette mélancolie douce-amère, et toujours cette ode iodée aux terres maritimes de Bretagne). Ce roman m’a beaucoup moins touché que le précédent. Il est vrai que l’auteur y évoque ici les problèmes de paternité auxquels je ne suis pas encore confronté. Mais, on ressent aussi un peu le côté, recette qui marche. L’auteur ayant trouvé son sillon dans les portrait des ces personnages en rupture. Mais pourquoi lui reprocher si cela atteint toujours la cible en plein cœur.

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 30 mai 2011


Une ambiance bretonne 8 étoiles

La femme de Paul, Sarah, a disparu depuis plus d’un an. Il reste seul face à ses deux enfants Clément (9 ans) et Manon (4 ans). Pour tenter de construire une nouvelle vie, il déménage à Saint Malo.
Avec ce thème relativement classique, avec un personnage principal (écrivain un peu alcoolique en manque d’inspiration et incapable de gagner sa vie) tout aussi conventionnel, Olivier Adam a construit un roman bref et intense.

Découvrant cet auteur, j’ai d’abord été frappé par un style qu’on ne voit plus guère aux auteurs français contemporains : riche, travaillé, imagé, avec des phrases longues au rythme desquelles on se laisse bercer malgré le recours un peu facile à des descriptions « cumulatives » mais tellement évocatrices : la grisaille sordide de banlieue, le désespoir d’un enfant, la mer déchaînée.
En tant que père de deux enfants ayant à peu près le même âge que ceux du héros, j’ai été confronté à une de mes craintes cachées. Tout est terriblement juste dans le quotidien des parents entre boulot et école, avec le désir désespéré de protéger et faire grandir ses enfants, avec la bêtise et la froideur du monde moderne.
Et cet univers sombrement désespérant reste lumineux parce qu’il y a les moments de bonheur qu’on arrache au destin ; dans cette vision pessimiste l’optimisme survit parce qu’il n’y a pas d’autre solution pour continuer à vivre et pour protéger sa famille que de croire qu’on peut s’en sortir. Tout comme dans le ciel breton en dépit des nuages et des ondées se glissent obstinément des rayons de soleil.

Romur - Viroflay - 51 ans - 4 janvier 2011


Tumeurs Malouines. 8 étoiles

J'ignorais tout de cet auteur et n'avait qu'une vague impression, la nouvelle génération d'auteurs français qui ne me disait rien. Avec un patronyme de premier venu, j'avais le sentiment qu'il s'agissait du énième nouveau talent dont on nous serine les oreilles à chaque rentrée littéraire. Enterrant mes a priori sous le poids léger de mon désir de ne pas mourir idiot, je me suis décidé.
Dès les premiers mots, je me suis senti floué. Une belle écriture certes, mais un côté auteur pour bobos. Une première partie un peu longue et qui ne reflète pas la suite. Et puis que peut me faire l'histoire, certes malheureuse, de ce type qui seul affronte l'adversité ? Pas grand chose. Les faits divers nous inondent de nouvelles morbides et anxiogènes. Et puis, une fois l'effort de la première partie passé, j'ai repris un second souffle et l'écriture s'est envolée et m'a fait prendre le large. Car on s'y attache à ce type, bringuebalé par un destin tragique dont on ignore la raison profonde ( exilé, enlevé? ), et mine de rien cela compte cette interrogation. On ne lira pas de la même manière si l'on penche d'un côté ou de l'autre. Cet ours mal léché, coincé dans sa quotidienneté a peut-être eu ce qu'il méritait. Ou alors, le sort l'a cloué sur une croix sacrément lourde et massive. Au final j'ai été emballé. Ce mal être qui ronge comme un cancer cet homme, ne peut que nous apitoyer. On a envie de lui tendre la main, on se sent concerné, empathique. Il y a les descriptions omniprésentes de la mer. Cette mer qui est comme un barrage, qui rejette jamais une ouverture vers un ailleurs paradisiaque. Il pleut, il fait froid, la terre granitique semble immuable et s'amuser du sort qu'elle observe. Toujours les vagues rejettent à la mer les hommes qui veulent mourir, elles les refusent, surtout ceux qui ont encore des choses à réaliser ici bas, de belles choses malgré le désespoir. La scène d'amour onirique et superbe, la fin tombe à point, et laisse un poids sur la poitrine.
Bref, j'ai été emmené par ce bouquin, qui m'a fait penser à Djian par certains moments, peut-être les scènes de descriptions de la mer sont-elles un peu trop présentes, mais elles s'inscrivent à merveille dans le paysage du roman. Chaudement recommandable.

Hexagone - - 53 ans - 23 septembre 2010


Soufflé 9 étoiles

A la base, encore un livre pas fait pour me plaire et qui finira par m'envoûter propre et net tout du long.
Le postulat de départ sonne comme un couperet: un homme seul élève ses enfants après la disparition de sa femme. Le récit n'est pas avare en descriptions en tous genres, encore une fois pas forcément ma cup of tea, mais c'est tellement bien amené et tellement relatif au flottement permanent de cet homme sur la brèche, que ce temps passé à décrire l'environnement m'a été d'une précieuse aide pour toute l'immersion dont a été capable le livre sur ma petite personne.
Détresse, interrogations, contemplation, rien ne nous est épargné dans ce roman lourd et beau à la fois, aux petites péripéties du quotidien sur fond de drame familial, c'est juste brillant.

El grillo - val d'oise - 50 ans - 11 décembre 2009


Attachant... 8 étoiles

Un papa qui essaie de retrouver goût à la vie après la "disparition" de sa femme
Une très belle histoire, des personnages attachants.

Mu1109mu - - 53 ans - 17 octobre 2009


Une sensibilité omniprésente 9 étoiles

On retrouve dans ce roman la sensibilité, l'humanité déjà présentes dans ses précédents romans (A l'abri de rien, Je vais bien, ne t'en fais pas).
Olivier Adam nous fait partager la détresse de cet homme seul (abandonné, veuf ?). Cet homme qui souffre mais qui reste à l'écoute des autres, de ses enfants bien sûr, mais aussi de plusieurs "esseulés" croisés dans sa vie.
Une belle description de la région et de la saison accompagne les états d'âme de ce héros touchant.
Un superbe et sensible roman.

Marvic - Normandie - 66 ans - 26 août 2009


Survivre tant bien que mal, mais avec tant d’amour à donner … 6 étoiles

Quand un père s’essaie à reconstruire un foyer soudain privé de la mère de famille, quand ce père tente d’assumer sa nouvelle vie de solitaire en charge du bonheur de ses 2 jeunes enfants, quand ce papa n’est pas insensible à l’alcool, que ses moyens financiers sont limités, il en ressort une belle analyse de caractères d’un monde simple, qui a gardé toutes ses valeurs, malgré l’adversité.

En bref, un roman de la survie et de l’amour …

Ori - Kraainem - 88 ans - 9 août 2009


Au jour le jour 7 étoiles

Adam s’éloigne du désespoir pour nous offrir un portait réaliste d’un père attentionné vivant seul avec ses deux enfants depuis que sa femme s’est volatilisée. C’est le quotidien d’un type ordinaire aux prises avec les aléas de la vie moderne. Il n’y a pas vraiment de trame romanesque. Seulement la belle écriture d’un auteur sensible.

Il s’agit aussi d’une expérience sensorielle, puisqu’Adam aime les ambiances. Il nous parle des odeurs, des sons et des textures. On s’y imprègne dès les premières pages.


(Grand Prix RTL-Lire)

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 17 juillet 2009