Horacio CASTELLANOS-MOYA nous raconte ici l’histoire d’un journaliste légèrement "parano", qui après avoir été obligé de s’exiler de son pays pour avoir insulté involontairement le Président de celui-ci, se retrouve donc un peu au hasard au Guatemala.
Obligé d'accepter le premier emploi venu, le voici donc, sur recommandation d’un ami, en train de corriger un manuscrit de plus de mille feuillets qui n’est autre que l’anthologie des témoignages des exactions commises par l’armée locale, sur les indigènes indiens, pendant la révolte armée contre le pouvoir du dictateur en place.
Les indiens sont en effet accusés de soutenir la rébellion et donc victimes de brimades, rapts, viols, tortures, massacres et autres exécutions arbitraires de la part de l’armée. L’archevêché compte donc bientôt publier ce «rapport», véritable pavé dans la mare du pouvoir en place!
Tout irait bien dans le meilleur des mondes pour notre ami journaliste, si sa paranoïa grandissante ne prenait pas doucement le dessus sur sa «vraie» vie, le faisant peu à peu perdre la raison, et l’emportant dans une spirale de démence horrifique…
Le talent d’Horacio CASTELLANOS-MOYA est vraiment sans pareil, un peu comme son style, très étrange et proche de celui du «Nouveau Roman» français, et notamment de Claude SIMON, avec des phrases très longues, presque sans fin et une ponctuation presque absente, voir inexistante!
Une fois le style «digéré» toutefois, ce petit livre se révèle très intéressant avec une histoire absolument «abracabrantesque», sortie de nulle part qui nous entraîne au plus profond des sombres recoins de l’âme humaine…
Si ce n’est une grosse, mais alors très grosse «bourde», dont on aurait pu aisément se passer, à savoir la critique explicite et absolument inutile, je dirais même futile, du Prix Nobel de la paix 1992, la Guatémaltèque d’origine indienne-Maya, Rigoberta MENCHU TUM, (dont le nom n’est jamais cité, mais que l’on reconnaît aisément en lisant entre les lignes). Critique vraiment malvenue et indigne, pour un grand écrivain comme CASTELLANOS-MOYA, le livre est vraiment passionnant à lire… et la fin, qui n’est absolument pas celle à laquelle on s’attendait, ne fait que renforcer cette impression…
Septularisen - - - ans - 23 décembre 2011 |