Troisième souffle
de Valerij Georgievič Popov

critiqué par SpaceCadet, le 28 janvier 2009
(Ici ou Là - - ans)


La note:  étoiles
Troisième souffle
Cette auto fiction raconte, sur fond d’automne à Saint-Pétersbourg, le quotidien d’un sexagénaire, partagé entre une épouse alcoolique et un père qui, à 92 ans, n’en concède à rien ni personne.

On est au début des années 2000, les rues et les trottoirs de la ville sont en travaux, des immeubles sont en démolition tandis que d’autres sont en reconstruction. L’automne est gris et frileux. La vie semble en être de même, du moins, tel est l’aperçu que nous en donne le narrateur.

Mis à part ce regard succinct sur la ville et hormis quelques échappées belles au cours desquelles le narrateur ne manque pas de respirer avant que de se sentir immanquablement rappelé à ses responsabilités, le récit tourne obsessionnellement autour de cet univers constitué par l’alcoolisme de sa femme, un univers opaque dans lequel le narrateur tente à coup d’ironie, d’humour noir et d’espoirs vains, de survivre depuis plus de vingt ans.

Un récit de la désespérance où la douleur se blottit à l’ombre de non-dits tandis que la joie ou le bonheur danse au rythme d’un verbe coloré avant que, sur la coupe de phrases tranchantes, ne fondent ces étincelles en ‘dé-espoir’ infini.

Autant la plume est vive et alerte, autant le récit est sombre et, on s’en douterait, sans issue.