Les ritals
de François Cavanna

critiqué par Lolita, le 20 janvier 2009
(Bormes les mimosas - 38 ans)


La note:  étoiles
J'étais parti pour raconter les ritals, je crois qu'en fin de compte j'ai surtout raconté papa
C'est par son roman autobiographique que j'ai eu envie de découvrir François Cavanna, mieux connu à travers Charlie Hebdo. Le titre m'a attiré, car ayant des origines italiennes moi aussi.
Il retrace toute son enfance de rital, comme on dit des immigrés italiens, dans les rues de Nogent sur Marne, où il a fait les 400 coups. Ce livre retrace non seulement son enfance, mais ses aventures, les histoires de son père, sa fugue à 14 ans avec son copain et ses expériences.
Mais tout au long, plus de que de ritals, c'est de son père qu'il parle, avec beaucoup d'humour, en retranscrivant ses paroles avec l'accent italien, mais surtout beaucoup d'émotion. C'est ainsi que commence le livre, par l'évocation d'une histoire avec son père, maçon, qui fait la fierté de son fils, et c'est ainsi qu'il termine.

Un livre intéressant, mais qui me laisse un peu sur ma faim. Peut être d'ailleurs parce que la suite de ses aventures sont contées dans Les russkoffs et L'oeil du lapin, que je n'ai pas lu.
L'enfance 8 étoiles

Quand Cavanna raconte son enfance, c’est tendre et drôle à la fois. Une chronique de la France d’avant-guerre empreinte de nostalgie et de l’immense amour qu’il ressentait pour ses parents. Les ritals, c’est une petite pépite pleine d’émotion.

Kabuto - Craponne - 64 ans - 19 juillet 2020


Françva 10 étoiles

Je viens de m'inscrire sur "Critiques Libres" et en premier lieu, je tiens à apporter ma contribution à la réhabilitation sur ce site de ce très beau livre.

Ce roman autobiographique, lu à l'âge de 30 ans, m'a profondément marquée.
J'y ai découvert une nouvelle façon d'assembler les mots, un style très personnel à forte puissance évocatrice. J'ai découvert un grand écrivain.
Cavanna a su faire ressurgir son enfance avec une justesse sidérante. La retranscription de l'accent italien est absolument jubilatoire... et attendrissante. Oui, beaucoup de tendresse dans cette autobiographie et surtout un hymne d'amour à son père dont il reparlera encore et toujours, son papa rital qui l'appelait "Françva".

Je considère cette lecture comme une rencontre avec un auteur, et plus encore, une personnalité, et le début d'une grande aventure littéraire.

François Cavanna nous a quittés il y a quelques jours et tiens, j'ai trop de la peine...

Lison - - 74 ans - 6 février 2014


Un des meilleurs écrivains francophones du 20 ème 9 étoiles

François Cavanna est né à Nogent-sur-Marne, dans la banlieue parisienne, en 1923. Dans « Les Ritals «, il nous raconte son enfance et son adolescence jusqu’à 1939 (le reste suivra dans « Les Ruskoffs », « Maria « etc…). Son père est un Italien, un Rital « venu manger le pain des Français « (déjà toute une ambiance). Il est maçon, super-costaud, courageux, travailleur et à un cœur grand comme ça. La mère à François est Française d’origine provinciale. Elle se demande encore à l’heure actuelle ce qu’elle est venue faire dans cette histoire … de Ritals. Elle aime l’ordre, la morale, l’honneur, … et ne cesse de se demander ce que va devenir son fils qui est donc moitié-moitié. Et puis il y, dans ce livre magnifique, tous les autres Ritals, les amis de François et … les bons Français.

On ne n’y ennuie pas une seule seconde. Cavanna a inventé un style d’écriture, le sien, bourré d’argot et d’injures et … même du sentiment. Si-si !

A mon humble avis, - je sais, mon avis vous intéresse fichtrement peu mais je vais vous le dire quand même ! - , Cavanna est un des meilleurs romanciers francophones du 20ème, à placer sur le même piédestal que Simenon (c’est tout dire !).

A pointer tout particulièrement :
- PP 50 à 64 : tout un chapitres sur des maladies particulières comme la syphilis, la vérole, la chaude-pisse, et compagnie...Ce n’est pas triste !
- PP 120 à 135 : les kilos et les livres ; les francs et les sous.
- PP 120 à 135 : les premiers bordels.
- PP 143 à 144 : l’attrait de Cavanna pour les mots, l’alphabet, les lettres (voir aussi son bouquin « Mignonne, allons voir si la rose … « ).




Extraits :

- (…) il ne se soucie pas de savoir si Dieu existe ou pas, c’est Lui que ça regarde, là-haut, s’Il a envie d’exister c’est Ses oignons, les curés sont de braves gens mais de gros farceurs, (…)

- Ca veut dire que pour les Ricains, pour les Anglais, pour les Boches, les Français sont exactement ce que sont les Ritals pour les Français et les Napolitains pour les Ritals : de la sous-race, des singes, de la merde. (…)

- ( exemple de comment parle le père du petit François Cavanna)
« La lettrichité (= l’électricité), il est bestiale ! Tou touçes un petit fil de rien dou tou, plâf, t’es mort ! Et que tou vois ça et que tou veux aider ton copain, plâf, t’es mort aussi ! Il est un trouc dou diable, c’t’affaire-là ! «

- Faudrait tenir à personne.

- « Diou te stramaledissa ! « = « Que dieu te supermaudisse ! «

Catinus - Liège - 73 ans - 29 octobre 2013


Très beau 10 étoiles

L'objectif de cette critique est de faire remonter la très injuste note attribuée à ce beau livre. L'auteur de la critique principale avait pourtant toutes les cartes en main: oui, Les Ritals est surtout une déclaration d'amour d'un fils à son père et oui, BIEN SÛR, il faut lire la suite (Les Russkofs, Bête et méchant, l'Oeil du lapin; moins nécessairement les deux autres). Dommage de n'y avoir pas pensé avant de donner une telle note! A lire,donc. Tiens! Je vais le relire.

Dalton Ames - - 52 ans - 8 février 2009


Très bon 8 étoiles

Très bon livre !
En revanche, je ne comprend pas la note de la critique principale, totalement en désaccord avec la critique (donner le minimum syndical quand on est juste resté sur sa faim, c'est exagéré) !

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 20 janvier 2009