Carcajou ou le diable des bois
de Félix Leclerc

critiqué par Calepin, le 19 janvier 2009
(Québec - 42 ans)


La note:  étoiles
De l'impressionnisme un peu trop flou
Résumé de l'éditeur : Un écrivain est emprisonné pour avoir écrit un roman qui contrevient à l’Ordre Nouveau. Le directeur de l’Escouade de la Surveillance des Idées lui confisque le manuscrit qu’il a déposé chez un éditeur fidèle au Parti. Pendant le sommeil de son mari, l’épouse du directeur lit ce roman qui raconte l’histoire de Marcel Carcajou, le diable tout de vert vêtu, qui a reçu de Dieu une mission : ramener vivant en Paradis un juste en échange de qui le Maître de l’Univers promet de lui céder la Terre. Désireux de rivaliser avec Lui, le diable ne se fait pas prier et entreprend aussitôt de parcourir le monde à la recherche de ce juste, qui ne semble déjà plus exister dans le Québec moderne. C’est l’occasion pour l’auteur de brosser le portrait d’une foule de personnages en insistant surtout sur les travers et les vices de l’Humanité tout en révélant sa propre philosophie de la vie. Dans son œuvre, ses chansons et ses contes en particulier, Félix Leclerc s’est amusé à dénoncer, voire à ridiculiser les vices et défauts des Québécois qu’il a tant aimés. Dans ce roman, le tout dernier qu’il a écrit, Félix reste fidèle à son habitude.

Mon avis : Très très difficile de donner avec justesse mon appréciation de ce roman en dent de scie. Après réflexion, je dois dire que je n'ai pas beaucoup aimé. Leclerc offre un tableau impressionniste qui donne dans la critique sociale fort, mais qui est malheureusement très diffus dans ces multiples textes, tant et si bien qu'on y perd l'ensemble. C'est dommage car le propos sonne juste.

La langue y est simple, dépourvue de ces images si belles, si poétiques auxquelles j'étais habitué avec Pieds nus dans l'aube, et d'un ton qui fait penser au conte. De l'image du conte, le personnage de Marcel Carcajou en est d'ailleurs le fier représentant. À mon avis, l'auteur aurait peut-être mieux fait l'élaguer certaines histoires et d'en allonger d'autres pour donner une vue d'ensemble plus centrale au lieu d'étaler son propos.