Les Géants
de J.M.G. Le Clézio

critiqué par Bernard2, le 12 janvier 2009
(DAX - 74 ans)


La note:  étoiles
Onirisme des temps modernes
Hyperpolis, la grande surface, est le prétexte pour Le Clézio à dénoncer ce monde inhumain qui nous dévore. Il le fait avec rage. Comme le précise le commentaire sur la couverture du livre, c’est un cri de révolte.
Mais il ne s’agit pas ici d’une description minutieuse de ce monde. Tout est évoqué sous forme de symboles, de manière cauchemardesque. Il n’y a pas de véritable histoire, le fil conducteur est ténu. Et de ce fait la lecture bien difficile, voire même souvent fastidieuse.
Comme il est malaisé de décrire avec précision l’esprit de l’écriture d’un tel livre, je vous en livre un extrait, ce qui sera sans doute plus explicite :

« On avait voulu que dans le visage de l’homme il y ait ces deux soleils brûlants, qui projetaient leur lumière sur le monde. Bien plus terribles que des soleils, bien plus clairs encore. Des rayons laser qui creusaient des trous dans les blindages de métal, et transperçaient à l’infini de part en part. Des yeux, des phares : et la lumière qu’ils portaient était la lumière de la pensée. Peut-être était-ce ainsi ? Alors les ténèbres pouvaient s’écarter, et chacun était son propre prophète. Mais la lumière s’est éteinte aujourd’hui, et le regard ne va plus d’un bout à l’autre de l’univers. Il n’y a plus de soleils. Les visages sont gris. Ils sont tournés les uns vers les autres et, à la place des yeux, à la place des phares, il n’y a que deux boules glauques, aux couleurs indécises ».

A chacun de juger s’il trouvera intérêt à une telle lecture sur plus de 300 pages. On peut être assez vite rebuté…