Avant d'aller dormir chez vous
de Antoine de Maximy

critiqué par CC.RIDER, le 3 janvier 2009
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un gentil globe-trotter
La biographie de l’animateur et réalisateur Antoine de Maximy par lui-même ( ?). Ce genre d’ouvrage à deux (ou quatre mains car je subodore une possibilité d’intervention d’une personne à forte pigmentation… Voilà où en en arrive quand même les mots les plus courants deviennent tabous…) répond à une certaine curiosité et même à un certain voyeurisme du public. Beaucoup d’éditeurs s’en sont fait une spécialité car c’est un créneau très rentable. Florent Massot n’est pas des moindres avec des bios de Mocky, Sébastien et une demoiselle Chaplin entre autres pipoles à son palmarès. Mais foin de purisme, si je me suis intéressé à Maximy, c’est parce que je le trouve infiniment plus sympathique que son homologue le pseudo écolo narcissique de la chaine en béton vibré. Il travaille sur le même créneau : le reportage animalier, scientifique ou naturaliste. Issu d’une famille assez bohème avec deux parents artistes peintres, Antoine de Maximy commence sa carrière comme ingénieur du son au service cinématographique des armées, puis devient reporter de guerre, puis cinéaste et participe à de nombreux tournages scientifiques comme « Le peuple singe » ou « Le radeau dans les arbres » jusqu’à ce qu’il invente le concept novateur de « J’irai dormir chez vous ». Un voyageur solitaire armé de deux petites caméras (une au bout d’un trépied pour se filmer lui-même et la seconde accrochée à la bretelle de son sac à dos pour capter l’image de son interlocuteur) part à la rencontre de parfaits inconnus dans de lointains pays et essaie de partager leur quotidien. Pas de grosse équipe de tournage, un homme seul, souriant, chaleureux et son hôte plus détendu, plus naturel.
Je ne ferai aucun commentaire sur un style d’une facture totalement standardisée et facile à lire malgré un certain nombre de coquilles et approximations qui donnent l’impression d’un véritable manque de relecture de la part de l’auteur, de son… double ou de son correcteur. L’intérêt de l’ouvrage est surtout de faire pénétrer le lecteur dans les coulisses de la réalisation de cette émission aussi sympathique qu’intéressante. Le téléspectateur a vraiment l’impression d’accompagner Maximy et d’être lui aussi invité chez les Bantous, Papous, Péruviens ou autres habitants du Vuanatu. Ce concept a malheureusement ses limites qui apparaissent à la lecture de ce livre. Bien des fois, l’animateur globe-trotter ne s’est pas senti en sécurité (pour ne pas dire qu’il a frôlé la mort). Il a arrêté le tournage et n’a jamais diffusé les images. Le téléspectateur n’a donc droit qu’au monde des Bisounours où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. De plus, même si l’artefact est le plus léger possible, il n’en demeure pas moins présent. Maximy réserve également une chambre d’hôtel pour y entreposer son matériel technique et ses bagages. Il ne se présente chez les gens qu’avec le minimum vital et ne manque jamais d’offrir des cadeaux, voire de l’argent. Comme quoi avec la télé, on est toujours dans l’apparence, le contrefait même dans les situations les moins truquées. Reality show jamais bien loin… Un œil également sur le making-off de son film de cinéma « J’irai dormir à Hollywood ». La vie chez les Peaux-Rouges alcooliques et drogués des réserves américaines n’est pas triste non plus. Un dernier reproche : on reste sur sa faim, on aurait aimé en savoir plus sur le monde de la télé. Mais Maximy est un gentil, il ne veut gêner personne et cela se sent.
Ça semble si facile dans notre canapé ! 9 étoiles

Personnellement je n'ai pas poussé la critique aussi loin que CC.RIDER. Je voulais juste connaître le parcours d'Antoine de Maximy et le connaître un peu lui.
Je n'ai pas été déçue, la lecture est facile et ludique, à l'image de ce que nous offre de Maximy à l'écran, et c'est exactement ce que j'attendais de ce livre!

On découvre un parcours ultra chaotique, galères sur galères, mais qui aboutit sur la réalisation de plusieurs rêves.
Et on découvre aussi le tournage de JDCV, et on se rend compte que l'air cool et détendu d'Antoine cache une organisation de malade (même si évidemment on le soupçonnait !)

Du coup ça m'a donné envie de regarder à nouveau les épisodes, mais avec un oeil nouveau!

Prouprette - Lyon - 40 ans - 12 juin 2016