Le Secret de Caspar Jacobi
de Alberto Ongaro

critiqué par Aliénor, le 29 décembre 2008
( - 56 ans)


La note: étoiles
Un roman très étrange
Cipriano Parodi est le héros de ce très étrange roman. Jeune homme vénitien un peu fantasque et qui adore raconter des histoires, il se voit un jour invité à venir à New York par le célèbre Caspar Jacobi, écrivain mystérieux que l’on compare à Alexandre Dumas. Ce dernier a apparemment beaucoup aimé le roman de Parodi intitulé « l’entrepôt des Turcs » et souhaite rencontrer son auteur.
Fier et très excité par cette aventure, Cipriano s’empresse de répondre favorablement à cette invitation, mais la proposition qui l’attend au terme de ce voyage est en réalité trouble et dangereuse.

Le secret de Caspar Jacobi ne nous sera jamais révélé, dans cette intrigue où la réalité et la fiction s’entremêlent jusqu’à nous faire douter qu’il y ait une quelconque parcelle de réalité dans tout cela. Les deux protagonistes sont plus égocentriques l’un que l’autre et semblent parfois ne faire qu’un, jusqu’au dénouement fatal dans lequel le lecteur se demande s’il n’a pas été lui-même acteur de tout ce qui vient de se jouer, et non simple spectateur.
En fait, ce roman à l’atmosphère très étrange du début jusqu’à la fin, empreint à la fois de fantastique et de policier, laisse volontairement le lecteur libre d’interpréter le sens de cette histoire comme il lui plaît.
Qui se joue de qui ? 6 étoiles

Pour faire écho à la critique ce de livre, il faut souligner que ce livre permet une lecture à tiroir ( si j'ai bien compris le sens de cette expression ..) Au fur et à mesure que le roman avance, on ne sait plus trop à quel niveau se situer. Au début tout est clair et l'intrigue intéressante, voire palpitante; j'ai retrouvé une ambiance de type sud-américaine, où le secret et le double jeu sont omniprésents. puis petit à petit, le trouble s'installe, le héros est perdu dans ses réflexions et on le suit de plus en plus difficilement, car il pourrait très bien être une créature de l'auteur qui est à l'intérieur du roman, ou autre chose, à moins que ce ne soit l'auteur lui-même qui soit une créature du romancier dont il raconte l'histoire ...
J'ai quand même aimé ce roman, mais la fin laisse à désirer ... une autre fin.
Si vous êtes amateur de Borges, cela peut vous plaire.

Senoufo - - 66 ans - 26 août 2009