Miséricorde du désert
de Jean-Luc Casadavall

critiqué par Sahkti, le 26 décembre 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Construction par les mots
Le quatrième de couverture indique que présenter en quelques lignes la poésie de Jean-Luc Casadavall relève presque d'une gageure. Ce n'est ma foi pas faux.
Poésie riche d'images et de sens, langage torturé pour extraire la définition juste ou les interprétations diverses liées à un simple mot, promenade dans les tréfonds de la mémoire pour en sortir des fragments à analyser.... autant d'éléments qui font de ce recueil un ensemble de poèmes superbes et chargés de symboles.

"Reniant la saisie du livre,
l'instant où brûle le poème
soumis
sacrifice ou autodafé,
il y a parfois comme un aveu entre les mots"
(page 9)

Entre les mots... tout est dit ou presque. Le lecteur observe les mots, les saisit pour créer un tableau qui prend vie sous ses yeux mais est-ce le bon tableau? A peine la question posée, une autre forme s'esquisse, l'imagination emprunte d'autres chemins et le détour promet de savoureuses découvertes.
Car:

"Le sol se recompose en nervures d'ombre et se sable
après l'averse,
il ose à peine
l'imperceptible effondrement qui met en doute la pensée"
(page 11)

Cette construction et ce cheminement m'ont plu pour leur hermétisme d'apparence et leur invitation à créer d'autres univers sur base de repères ébranlables.