Le grand livre de Beatrix Potter : L'intégrale des 23 contes classiques de Beatrix Potter
de Beatrix Potter

critiqué par Dirlandaise, le 6 décembre 2008
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Il était une fois...
Pierre Lapin, que tu es désobéissant et téméraire ! Cela ne va t’attirer que des ennuis ! Et toi Noisette l’Écureuil, tu es coquin, effronté et irrespectueux ! Le vieux Brun a bien fait de te punir ! Que voilà deux petites souris coquines et curieuses ! Visiter la maison d’autrui pendant leur absence et y faire des ravages de la sorte ! Vous n’avez pas honte ? Madame Piquedru, vous êtes une blanchisseuse hors pair ! Tous les animaux de la forêt ont des vêtements bien propres et repassés grâce à vos bons soins. Pauvre Jérémie Pêche-à-la-ligne ! Tu n’es pas chanceux et de plus, tu risques ta vie à essayer d’attraper du poisson afin de régaler tes invités. Mademoiselle Mitoufle, vous êtes une petite chatte rusée et c’est bien fait pour vous si votre proie vous a échappée ! Sophie Canétang, vous êtes une oie blanche très crédule et d’une naïveté dangereuse pour votre vie ! Ne savez-vous pas que ce bel étranger est un renard qui ne cherche qu’à vous dévorer ?

Ce livre vous ouvre les portes de l’univers merveilleux de Beatrix Potter. En effet, il s’agit d’une anthologie regroupant les vingt-trois contes classiques de Beatrix par ordre de parution. Le premier conte intitulé « Pierre Lapin » date de 1902 alors que le dernier intitulé « Petit cochon Robinson » date quant à lui de 1930. Au début de chaque conte, un court texte retrace la genèse de l’histoire. Est-il besoin de préciser que ce livre est une véritable merveille que tout jeune enfant se devrait de posséder dans sa petite bibliothèque ? Avec ce livre, vous ferez la connaissance de personnages tous plus mignons et attachants les uns que les autres. Et que dire des magnifiques illustrations qui dénotent un talent hors du commun de la part de l’auteure ! Ses personnages sont de petites souris, des écureuils, des lapins, des chats, des chiens, des cochons, des oies enfin des animaux qui faisaient partie de l’entourage de Beatrix et qu’elle se plaisait à dessiner. Les dessins d’ailleurs sont très réalistes et les animaux ont des attitudes naturelles et bien observées. Certains portent des vêtements, d’autres pas, mais souvent ils les perdent ou les déchirent. Pour la morale des histoires, disons que Beatrix nous suggère de rester sage sinon un tas d’ennuis nous dégringolera sur la tête et nous amènera une bonne correction de la part des parents. Les méchants garnements sont toujours punis d’une façon ou d’une autre mais plusieurs rachètent leurs bêtises par de bonnes actions. Certaines histoires sont très courtes et s’adressent à des enfants très jeunes alors que d’autres sont plus étoffées. Elles sont toujours abondamment illustrées pour notre plus grand plaisir car les illustrations de Beatrix Potter sont de vrais œuvres d’art en miniature. Elles ont le pouvoir de nous replonger dans le monde de notre enfance et c’est magique ! Un livre de grande qualité qui n’est pas donné mais qui fera la joie des petits et des grands !

« Voici une petite chatte qui s’appelle Mademoiselle Mitoufle. Elle croit avoir entendu une souris. Voici la souris qui pointe le museau derrière l’armoire : elle se moque de Mademoiselle Mitoufle. Ce n’est pas une petite chatte qui pourrait lui faire peur ! Mademoiselle Mitoufle a pris son élan juste une seconde trop tard ; elle s’est fait mal au nez et la souris s’est sauvée. »

« Avez-vous déjà vu une poule s’occuper d’une couvée de canetons ? C’est un spectacle assez cocasse. Mais écoutez plutôt l’histoire de Sophie Canétang : La femme du fermier ne la laissait jamais couver ses propres œufs et Sophie s’en trouvait fort contrariée. Sa belle-sœur Rebecca, quant à elle, était tout à fait d’accord pour que quelqu’un d’autre couve ses œufs à sa place. « Je n’aurais jamais la patience de rester assise dans un nid pendant vingt-huit jours et toi non plus, Sophie. Tu les laisserais refroidir, tu le sais bien. — Je veux couver mes œufs, répondait Sophie, et je les couverai toute seule ! » »