L'interdit sous le lit
de Clare Azzopardi

critiqué par Sahkti, le 4 décembre 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Malte la rouge
Il est important, pour appréhender au mieux ce texte de Clare Azzopardi, de posséder quelques repères sur l'histoire politique de malte, comprendre le cheminement opéré vers le socialisme, le rapport entre la religion et le pouvoir, la place de Dieu ainsi que celles de l'Architecte (Dom Mintoff) et de l'Evêque (Mikiel Gonzi), deux personnalités puissantes qui n'auront de cesse de s'affronter dans les années 1960-1970.

En prenant tout à la fois cette histoire comme toile de fond et élément moteur de son récit, Clare Azzopardi met en scène Mimi, jeune adepte de l'Architecte, morte dans les années 1960 et interdite de cimetière, comme tous les militants politiques. Un fossoyeur, chargé de faire de la place, déterre les ossements et les corps. S'élève alors la voix de Mimi. Son chant, complainte poétique et militante, résonne au fil des pages, dialogue avec un homme obéissant aux ordres et évoque, entre chants et déclamations poétiques, l'histoire d'une île moins pacifique qu'il n'y paraît.
Le personnage de Mimi, entre naïveté et conviction, est attachant et permet à l'auteur de dénoncer tout en restant dans le registre de la légèreté. Procédé habile qui évite de trop longs ou lourds monologues et rend cette pièce ô combien vivante et humaine.

Un texte publié par les Editions Théâtrales qui ont lancé la collection "Traits d'Union" ou 27 pièces d'Europe pour autant de pays, dans le cadre de la "Saison culturelle européenne".
Plus d'infos sur cette collection, ainsi que sur les lectures qui ont lieu dans toute la France à cette occasion:
http://www.editionstheatrales.fr/traitsdunion/