L'Arcamonde, tome 1 : Le dé d'Atanas
de Hervé Picart

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 27 novembre 2008
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
… ou la première enquête de Frans Bogaert
Frans Bogaert est un antiquaire un peu particulier dont la boutique brugeoise porte le nom évocateur d’Arcamonde. Et effectivement, quand Hervé Picart nous en fait passer la porte, nous avons le sentiment d’entrer dans un autre monde, dans un univers parallèle, en mince décalage avec la réalité. Mais attention, une précision s’impose : les amateurs de sensations fortes, ceux qui apprécient la littérature fantastique à rebondissements qui font sortir les yeux de leurs orbites en seront pour leurs frais. Ici, point de tintamarre, de tambours ni de cymbales, plutôt le tintement subtil d’un triangle légèrement dissonant.

C’est un dé, dont l’étrangeté n’aura d’égale que celle de sa propriétaire, qui va tout déclencher. Frans Bogaert est chargé par cette belle cliente d’en élucider l’origine. Son grand-père récemment décédé le lui a légué ; or, il avait pris soin, de son vivant, d’évoquer ce dé comme son bien le plus précieux. Mais sans jamais donner d’explication… Qu’a-t-il de si unique, ce dé ? Il y a bien six faces, figurant chacune une illustration particulière. Mais ce dé est froid, très froid, anormalement froid. Même déposé longtemps sur une source de chaleur, sa température reste glaciale. Frans Bogaert, envoûté tant par la dame que par le mystère, cherche à élucider l’énigme par des moyens divers, notamment grâce à une analyse scientifique poussée. De découverte en découverte, il sera ramené des siècles en arrière dans la mythologie lituanienne. Désarçonné, Frans doit reconnaître à chaque nouvelle étape de son enquête que c’est l’explication la moins rationnelle qui semble la plus vraisemblable…

Hervé Picart a su conférer à ce premier opus une atmosphère feutrée : la neige, le dé qui se palpe, les vêtements de la dame, les regards « de velours », un « imperceptible baiser », tout cela est très tactile.

A souligner que « Le dé d’Atanas » est le premier des douze épisodes que comptera l’Arcamonde. Un site (arcamonde.hautetfort.com) a été créé autour de ce livre qui revisite les règles du roman feuilleton, le transformant en véritable événement, avec une « enquête dans l’enquête » proposée au lecteur.
Poétique et fantastique 6 étoiles

À Bruges, Werther se présente dans une boutique d’antiquités et de curiosités à l'enseigne de « L'Arcamonde ». Il demande à l’antiquaire Bogaert d’expertiser une boussole assez étrange. Celle-ci n’indique pas le nord mais semble être magnétisée par celui qui la tient dans sa main. Mais quand Bogaert propose à Werther de la démonter afin de rendre son verdict, ce dernier refuse et reprend l’objet dont il n’est d’ailleurs pas le propriétaire.
« Le dé d'Atamas » est le premier tome d’une série de douze intitulée « L'Arcamonde ». Tout tourne autour de cette boutique d’étrangetés, moderne cabinet de curiosités, et d’objets insolites voire fantastiques comme l’orgue de Quinte, le cœur-de-gloire, la pendule endormie, la lampe de Providence, le cylindre uranien, l’anneau de pénitence, la pyramide de Kayser, l’ostensoir des ombres, le cinéraire irlandais ou le damier mécanique. On nage autant dans le poétique que dans le fantastique. Le style est agréable, fluide et efficace. Dommage que cette série soit déclinée en autant de tronçons. Tout le monde n’apprécie pas forcément le marketing du saucissonnage de l’éditeur « Le Castor astral » qui nous avait habitué à mieux.

CC.RIDER - - 66 ans - 20 novembre 2016


Un dé du hasard? 6 étoiles

Drôle d'enquête d’un antiquaire qui finira peut-être par être célèbre... "Le dé d’Atanas" est écrit dans une langue pétillante, aux accents un peu anciens qui nous feraient oublier que cette fiction est contemporaine à notre époque. D’autant que le charme et l’intemporalité de la ville de Bruges offrent une atmosphère des plus mystérieuses au roman. Une plume malicieuse, esthétique et faussement classique. Quant au style, on oscille entre fantastique, historique, policier, le tout avec légèreté et subtilité.

On reprochera peut-être à Hervé Picart quelques facilités de scénario et l’usage de clichés néanmoins sympathiques, mais "Le dé d’Atanas" est une agréable découverte dans notre horizon éditorial belge.

Bluewitch - Charleroi - 45 ans - 1 mai 2009


Une énigme qui remonte dans la nuit des temps 9 étoiles

Margaret a hérité de son grand-père Atanas un dé en bois mystérieux pour lequel elle voudrait en savoir plus. Elle entre en contact avec un antiquaire brugeois.
Hervé Picart, professeur de latin et grec, amateur de rock, se lance dans le genre policier, mais par la bande, une bande originale : de l’Antiquité il passe dans la boutique d’un antiquaire brugeois, Franz Bogaert. Ce livre est le premier tome d’une série, L’arcamonde, nom de son magasin.
Il baptise son assistante Lauren, car elle ressemble à Bacall, l’épouse d’Humphrey Bogart !
Tout bascule à l’arrivée de Margaret Van Opstade avec le dé d’Atanas, son grand-père lituanien. Un dé en bois très ancien qui remonte aux croyances d’avant l’ère chrétienne. C’est le temps des divinités Patrimpas, dieu bienveillant, Pikulas, dieu malveillant, et Perkunas, dieu de la foudre. Au fil des pages, Frans Bogaert découvre l’histoire de ce mystérieux dé, dé quelque peu magique… jusqu’au délire.
Hervé Picart tient le lecteur en haleine en lui dévoilant, petit à petit, les zones d’ombre. Le ton employé n’est jamais dénué d’humour et l’auteur joue habilement avec les mots en un style imagé du meilleur effet.

Ddh - Mouscron - 83 ans - 20 mars 2009


Croyances lituaniennes, entre autres 8 étoiles

Frans Bogaert est antiquaire dans la partie ancienne de Bruges. Il a appellé sa boutique Arcamonde, version francisée de Arca Mundi, le coffre du monde. Un coffre aux trésors dans lequel il fait bon puiser, qui a valu à Bogaert de devenir expert des objets inconnus et insolites. C'est la raison pour laquelle Margaret Van Ostade, une Hollandaise, franchit la porte de la boutique et lui demande d'expertiser un mystérieux cube en bois, dont une des particularités est d'être glacial. Elle en a hérité de son grand-père et voudrait connaître sa valeur.
Grâce à un réseau d'amis experts dans le monde entier, Bogaert ne tarde pas à découvrir qu'il s'agit là d'un objet de culte lituanien du XVe siècle. C'est le début d'une série de révélations qui vont mêler allègrement religion, superstitition et un bon sens de la déduction.

Premier tome d'une série qui devrait en compter douze, Le Dé d'Atanas met en scène un antiquaire plutôt sympathique, réfléchi et pas trop bavard, qui tombe sous le charme d'une femme aussi mystérieuse que l'objet qu'elle lui présente. Au fil des chapitres, le lecteur est invité à accompagner Bogaert dans ses recherches. Tout cela se fait très naturellement, l'écriture de Hervé Picart est fluide et légère, elle permet un embarquement immédiat à bord du navire Arcamonde. C'est un des points, parmi beaucoup d'autres, que j'ai appréciés dans cette lecture, cette facilité d'immersion et ce déroulement sans accrocs, tout en n'étant pourtant pas dénués de surprises.

Dans la conclusion, il est indiqué "Voici résolu le mystère du dé d'Atanas". Ce n'est pas tout à fait vrai... il demeure des zones d'ombre et c'est très bien, ça agace et ça titille l'imagination en même temps. D'autant plus qu'une énigme, indépendante des histoires évoquées dans les douze volumes mais se trouvant cachée dans ceux-ci est proposée en fin de volume. De quoi aiguiser les appétits!

J'ai passé un agréable moment de lecture, avec de la détente et du plaisir, la sensation d'être à son tour un peu détective.
Le prochain volume est annoncé pour mars 2009. Vivement! :)

Sahkti - Genève - 50 ans - 10 décembre 2008