Noir béton
de Eric Miles Williamson

critiqué par Sahkti, le 25 novembre 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Le monde des chantiers
Eric Miles Williamson a travaillé pendant des années sur des chantiers, avant de se lancer dans l'écriture. C'est un milieu qu'il connaît bien et dont il nous dépeint ici l'essentiel des dérives.

Nous sommes à San Francisco, en compagnie d'ouvriers chargé du gunitage d'immeubles. Broadstreet, Rex et leurs compagnons d'infortune vont de galère en galère, dans une univers glauque et noir, empli de misère humaine, d'alcool et de luttes de pouvoir.
Beaucoup se haïssent, les rapports patrons-ouvriers sont rarement agréables, la corruption est présente à tous les niveaux, les accidents sont nombreux mais les assurances sont proches du zéro.

Tout cela est très noir, sombre à souhait et pourtant, ça grouille de vie et d'une certaine forme de poésie. San Francisco est une ville qui s'illumine la nuit, contrastant singulièrement avec la misère de ses bas-fonds.
Les personnages de Williamson sont attachants dans leur lourdeur, dans cette impression que leur destin est tracé à jamais et que rien ne pourra leur faire prendre un autre chemin, aussi mauvais soit celui sur lequel ils marchent aujourd'hui.

Dans un langage clair et fluide, l'auteur nous entraîne dans une balade grinçante sur notre société. C'est un roman réaliste, poético-réaliste ai-je envie de dire car il se dégage de tout cela une mélodie douce amère sur notre rapport à la vie, pas toujours très joli. Un auteur à découvrir!