J'aurai de l'or
de Olivier Weber

critiqué par Lourmarin, le 16 novembre 2008
( - 44 ans)


La note:  étoiles
Un livre incroyable
Une superbe plongée au coeur des ténèbres. Ce livre est à inscrire sur la liste des grands récits de voyage, de ces "travel writers" fameux tels Cendrars, Chatwin, Conrad, Kapuscinski et Naipaul.
On ne sait si le livre, salué par la presse, appartient au roman ou au grand reportage, tant la réalité qui y est dépeinte s'avère incroyable dans ce monde amazonien, lieu d'un nouvel Eldorado et théâtre d'une nouvelle ruée vers l'or. Olivier Weber s'attache à décrire ses personnages d'un autre monde, prostituées, trafiquants, maquereaux, passeurs, clandestins et autres garimpeiros.
C'est du Joseph Kessel et du Albert Londres. On songe au Le Clezio du "Chercheur d'or". Weber mélange le romantique et le tragique, la description des faits et une sourde explication du monde d'aujourd'hui, à travers une pègre transnationale qui se moque des frontières.
Un grand livre, de littérature et d'aventure. On frémit, on enrage, on rêve d'un univers meilleur, et Weber partage ses affres avec le talent d'un conteur, d'un spectateur engagé, d'un témoin parmi les hommes. Bref, de la littérature-monde.
Johann Hambourg, Marseille.