Contre-jour
de Thomas Pynchon

critiqué par CC.RIDER, le 6 novembre 2008
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Décevant, épuisant et indigeste...
L’action débute au moment de l’Exposition Universelle à Chicago en 1893 et s’achève au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Elle démarre dans le Grand Ouest américain par des histoires d’anarchistes poseurs de bombes, se poursuit du côté de Venise au tournant du siècle puis se déplace au Mexique en proie à la Révolution et finit par se perdre dans l’Orient lointain… Un ploutocrate richissime, Scarsdale Vibe, fait exécuter Webb, un mineur anarcho-syndicaliste. Les enfants de celui-ci n’auront de cesse de vouloir le venger. Autour de ce noyau central, gravite une foule de personnages bariolés et plus ou moins intéressants et s’imbriquent en arborescence totalement loufoque et désordonnée une multitude d’histoires n’ayant pas forcément grand-chose à voir les unes avec les autres. Veillant sur ce petit monde depuis leur ballon dirigeable, les Casse Cou, joyeux aéronautes dignes du Club des Cinq, suivent ces péripéties à la manière d’anges gardiens un peu snobs.
Cette fresque ambitieuse et déjantée relève de quasiment tous les genres : le roman historique, fantastique, humoristique, picaresque, d’espionnage, d’aventure, le western, etc… C’est un pur OLNI : objet littéraire non identifiable. Pynchon prend un malin plaisir à perdre son lecteur dans un labyrinthe d’historiettes innombrables, lui fait rencontrer une foule de personnages plus ou moins importants ou récurrents. A la longue, cette absence de fil directeur devient un peu lassante, mais possède néanmoins un avantage. On peut abandonner la lecture n’importe où, la reprendre ailleurs, sauter les descriptions, lire en diagonale et même repartir en arrière, vu que les histoires sont sans suite et souvent sans lien et que les personnages entrent, sortent, disparaissent à jamais ou reviennent quand on ne les attend plus. Cette épopée déjantée aurait pu relever du chef d’œuvre si elle avait été bien écrite et bien traduite. Mais il ne semble pas que ce soit le cas.
Juste un énorme pavé (1207 pages) décevant, épuisant et indigeste…
Superbe 9 étoiles

Certes, 1400 pages (en poche, en un seul tome), c'est épouvantablement long, mais au final, quand on tient le coup, quelle récompense ! Pas son sommet, mais Pynchon n'a rien loupé, et ce roman est vraiment magnifique.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 19 septembre 2010


Une lecture avortée mais inoubliable... 10 étoiles

En effet, je me suis arrêté au tiers. Peut-être reprendrais-je plus tard, quand la Pynchon mania me reviendra de nouveau, ce qui ne saurait tarder. Ce tiers de livre m'a malgré tout permis de classer Thomas Pynchon parmi les meilleurs écrivains encore en vie ( si ce n'est le meilleur ). Des intrigues multiples et protéiformes, un scénario tortueux ( et même, pour parler pynchon, que l'on pourrait qualifier de "labyrinthique" ), et une foule de personnages émouvants ou excentriques ( si ce n'est les deux ) : voilà la recette de cette œuvre chorale et culte, qui vous lance à jamais dans l'univers de Thomas Pynchon, pour ne plus jamais en ressortir ( ou alors muni de globes oculaires à la morphologie douteuse... ).
Un mot à dire : chef-d'oeuvre.

Orea - - 30 ans - 31 mars 2010