Traces
de Philippe Delerm

critiqué par CC.RIDER, le 30 octobre 2008
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Paroles légères
Une trentaine de textes très courts la plupart du temps sur le spectacle que donne la ville, illustrés de photos d’art prises par Martine Delerm (on travaille en famille chez les Delerm) ou peut-être faudrait-il y voir une trentaine de photos décrites par de petits commentaires au demeurant assez anodins.
Delerm se montre autant poète qu’écrivain. Il a le don de la litote, de l’essentiel, du raccourci, du court paragraphe qui en dit presque autant qu’un gros chapitre. Il faut lui accorder une place à part dans la littérature française, celle du poète-philosophe, de l’épicurien-hédoniste en un mot celle du flâneur rêveur… Les photos sont souvent belles et même quelquefois étranges dans leur désir de s’emparer de la banalité confondante du quotidien. Quand aux textes, s’ils ont parfois l’évidence des truismes, le plus souvent ils atteignent à la beauté et à la fulgurance des apophtegmes…
Un exemple : « … Inquiétante aussi, car après tout le stylet obstiné des graphomanes n’est que la métaphore de tous ceux qui écrivent. Entre les livres et les murs, différemment diluée, c’est l’angoisse qui mène. Il n’y a pas de création paisible. »
Si vous voulez passer un (bref) moment agréable, admirer de jolies images et écouter des paroles légères comme bulles de savon au vent, lisez Delerm. Vous aurez l’impression qu’un ami intelligent et sensible vous parle.
Au moins, il y a les photos. 3 étoiles

Pas de surprise avec ce nouveau livre de Delerm, maintenant qu'il a trouvé sa recette du succès, inutile d'espérer une quelconque prise de risque de sa part. C'est donc toujours aussi quelconque et insipide, mais au moins nous avons droit ici aux photos de Martine Delerm, ce qui vient relever quelque peu l'ensemble.

Sotelo - Sèvres - 41 ans - 20 août 2020