Confessions d'un intermittent du spectacle : Chroniques d'un acteur indépendant
de Henri Cachia

critiqué par Henri Cachia, le 22 octobre 2008
(LILLE - 62 ans)


La note:  étoiles
CECI N'EST PAS UNE AUTO-PROMOTION
Ne bénéficiant pas de l'aide des grands médias, et plutôt que de m'auto-promotionner, je préfère vous soumettre le "Prélude" de mon troisième livre-témoignage. Ceux qui auront envie d'en faire une critique après cet échantillon, ou après lecture complète de ce modeste ouvrage (ce qui voudrait dire achat), j'en serai ravi. Attention c'est parti...

...Ca y est ! j'ai sauté le pas. Après avoir dirigé une compagnie théâtrale durant sept années et en avoir été le comédien principal, maîtrisant tout de la chaîne de création et de production, du choix de la pièce au spectacle final, en passant par le rôle à interpréter, et la composition de l'équipe tant artistique qu'administrative, je pénètre dans un nouvel espace de liberté, puisque délesté de tous les problèmes inhérents à la production.
Je vais enfin pouvoir consacrer toute mon énergie, uniquement à déployer mes ailes d'acteur, si longtemps contenues, retenues dans un carcan administratif, forcément limitatif. C'est en tout cas ce que je crois. Emporté par l'exaltation d'une nouvelle aventure professionnelle, jointe à une félicité amoureuse inédite, j'entrevois alors la vie comme pouvant être non seulement vivable, mais devenant aussi, séduisante.. La suite se révèlera petit à petit, plus un parcours d'obstacles qu'une course de plat.
Alternance de satisfactions et de déceptions. Joies intenses et découragements s'entrecroiseront dans une intermittence, pas toujours bien vécue. Un coup plus, un coup moins. Des vagues...
Sans attache avec une famille théâtrale, l'expérience du comédien "freelance", désireux de résider en région est particulièrement délicate. Rempli de bonheur à chaque fois qu'on m'appelait, me propose, choisira pour un rôle, qu'on m'aime donc, je fonds de plaisir et ne lâcherai ce métier pour rien au monde.
Quand le creux, l'absence, l'oubli se font trop lourd et trop longs, je me transforme en mercenaire, chasseur de contrats. La nécessité quotidienne de trouver des engagements m'installe dans un inconfort psychologique, prêt à accepter presque n'importe quoi, au point de signer avec un metteur en scène ou un réalisateur, dont je sais qu'entre ses mains je ne deviendrai qu'un simple outil.
Dans les mauvaises années, il faut bien songer aux fameuses cinq cent set heures, afin de bénéficier des allocations assedic. Juste pour survivre.
Devenir comédien indépendant en région, donc, cela veut dire devenir bel et bien dépendant d'un certain nombre de contraintes agréables, et d'autres moins agréables. Si jouer au théâtre reste l'activité principale, d'autres sont nécessaires pour continuer à vivre de ce métier, comme animer des ateliers hebdomadaires et stages théâtraux intensifs, pour différents publics venant d'horizons socioprofessionnels différents. Egalement ses dérivés, comme la "Prise de parole en public", très côtée dans le monde de l'entreprise. Les films pour la télé, mais aussi pour le patrimoine et l'institutionnel. Un peu de doublage, aussi.
Ce modeste ouvrage n'a donc rien à voir avec des "mémoires d'acteur" de renom, mais tentera tout simplement de faire mieux comprendre le quotidien d'un artisan de province. Juste un témoignage. Pour la mémoire. Aussi et surtout pour le plaisir.
A côté des quarante ou cinquante acteurs et actrices que l'on voit en permanence sur les écrans, d'autres, bien plus nombreux - pratiquement inconnus du grand public - ont des parcours qui n'en sont pas moins intéressants...
(PRELUDE - Chapitre 1)