Les romans des cinq continents : Tome 1, Europe, Afrique, Asie : Mathias Sandorf ; Le Village aérien ; La Maison à vapeur
de Jules Verne

critiqué par Gryphon, le 22 octobre 2008
(Mexico DF - 59 ans)


La note:  étoiles
Le monde selon Jules Verne
J'ai mis quelque temps à le terminer, celui-là; pensez donc: plus de mille pages en petits caractères... Bon, d'accord, parmi ces mille, il y en a 200 d'illustrations. Et après tout, tant mieux: quel plaisir de mettre la main sur des romans de Jules Verne quasiment indisponibles ailleurs! On se demande aussi pourquoi il n'y a plus une seule édition des oeuvres complètes sur le marché...

Des trois romans, le premier est le plus réussi: "Mathias Sandorf", histoire de vengeance à l'intrigue rondement menée, aux personnages bien dessinés, des coeurs purs, des infâmes antagonistes qu'on adorera détester. Ce roman ne craint pas la comparaison avec "Michel Strogoff" ou tout autre chef d'oeuvre vernien. Il lui manque juste la classe (et les quelques soupçons d'immoralité) du "Comte de Monte-Cristo" de Dumas, dont l'auteur avoue s'être ouvertement inspiré (et même un petit peu plus que ça).

"Le Village aérien" se passe en Afrique. Ici, on retrouve le côté "National Geographic" de l'auteur, abondance de descriptions, une intrigue faible et malheureusement aussi tout les poncifs racistes de l'époque, dès qu'il s'agit d'évoquer quoi que ce soit d'africain. L'idée d'une société cachée dans la jungle, composée d'êtres mi-hommes mi-singes n'est pas mauvaise en soi, mais dans un régistre similaire, Edgar Rice Burroughs fera mieux quelques années plus tard en créant Tarzan. Pas grand chose à sauver de ce roman-là.

Le troisième et dernier, "La Maison à vapeur", nous enmène en Inde. Autre histoire de vengeance, double cette fois-ci, on y apprend tout ce qu'on a toujours voulu savoir sur la révolte des Cipayes. La perspective en est inévitablement colonialiste et l'intrigue assez prévisible. Un Jules Verne moyen. Ce qui en fait un bon roman tout court.