La rivière à l'envers
de Jean-Claude Mourlevat

critiqué par Epona, le 15 novembre 2001
(Ligny - 33 ans)


La note:  étoiles
Un étrange voyage!
Un jeune garçon orphelin, qui s'appelle Tomek tient une échoppe. Un jour, une jeune fille entre dans son magasin et lui demande si il vend de l'eau de la rivière Qjar. Il lui dit que non.
Mais la fille voit que Tomek ne sait pas du tout à quoi peut bien servir cette eau, alors elle lui explique que cette eau empêche de mourir. Entre temps il est tombé amoureux d'elle… Alors, il va voir le vieil Icham , le sage du village pour lui demander des renseignements sur cette mystérieuse rivière et savoir si elle existe vraiment. Voilà comment débute l’aventure de Tomek. : une aventure palpitante, pleine de magie, de fantaisie et d'humour. Vous découvrirez aussi pourquoi Hannah veut absolument de cette eau, et à qui elle la donnera.
Je n'ai jamais été déçue par les livres de Jean-Claude Mourlevat, un auteur génial tout comme ses histoires !
Un champ d'imagination 10 étoiles

Tomek, jeune épicier, pour l’amour d’une belle, ferme son magasin et part à l’aventure vers la rivière Qjar dont le cours éternel naît dans l’eau de la mer et trouve sépulture au haut d’une montagne que l’on dit sacrée, et dont une gorgée à la fin de sa course empêche de mourir pour qui l’a avalée. Outre cela il met dans le creux d’une bourse une petite pièce que donna la fille contre une sucrerie, pièce qu’il n’a pas su, tout hébété d’amour devant cet œil qui cille, refuser, qu’il veut rendre à celle qui l’émut.

Un roman et un conte, un bonheur merveilleux qui ne manque jamais d’être imaginatif : voilà tout ce qu’il est, solaire et ténébreux, récit faussement simple et qui nous pique au vif.

J’ai adoré le lire. Il m’a fait replonger dans mes contes chéris et mes mythologies. Outre cette rivière, il fait aussi couler de l’aval à l’amont le cours de notre vie : on replonge avec joie dans les eaux de l’enfance où tout était possible en imagination qui coulait épurée des adultes démences avant de s’épuiser pour être stagnation. Tout semble fait de cycles aux cours hiératiques (Marie va voir la tombe à la même saison, les Parfumeurs aussi acceptent sans supplique et le cours des saisons et les disparitions). Et Tomek dans tout ça ? Il est le mouvement, celui qui veut changer, celui qui veut bouger, il est l’adolescent qui fuit impatiemment toute stabilité mais qui recherche en vrai une stabilité qui ne soit pas d’un autre, une qui soit la sienne, un confort d’exister, faire d’un mien, d’un tien, un qui puisse être nôtre. Il apprend à grandir, à se stabiliser.

Je n’ai pas en mes mains la suite du récit. L’aventure d’Hannah me fascine et m’appelle. Je sens que mon prochain voyage en librairie sera tout consacré à suivre cet appel.

Froidmont - Laon - 33 ans - 30 août 2023


La Source du Bout du Monde 7 étoiles

Il est très beau ce récit de Jean-Claude Mourlevat, et largement à la hauteur de sa réputation de classique de la littérature jeunesse. C’est une quête initiatique, une sorte de quête du Graal à la fois pleine de merveilles et d’épreuves. Il y a de l’humour, des références multiples aux contes (le récit de Hannah et de sa passerine fait penser à quelque conte oriental traditionnel). La magie y est parfois taquine, comme dans l’incroyable épicerie de Tomek, qui n’est pourtant pas bien grande pourtant, et où pourtant on trouve (presque) tout (y compris des images de kangourous !). Il y a aussi de merveilleux passages, très poétiques (le séjour de Tomek chez le peuple des Petits Parfumeurs, avec Pépigom et ses extraordinaires parfums avec « Les Mots qui réveillent »), ou bien encore d’autres évoquant la mythologie grecque (comme l’énigme mortelle posée par le sphinx cruel de l’île Inexistante).

Le récit est composé de deux parties, Tomek et Hannah , qui montrent en somme les deux récits complémentaires des deux protagonistes, récits qui convergent vers la quête de la rivière à l'envers. Ce point fait aussi l'originalité de l’œuvre de Jean-Claude Mourvelat. Pour ma part cependant je crois que j'ai mieux apprécié la première partie (Tomek ), même s'il y a aussi des pages saisissantes dans Hannah.

Au niveau des références je veux faire un aparté, anecdotique sans doute, sur les échos entre Tomek et le roman que j’ai lu juste avant, La Source du Bout du Monde, de William Morris, qui est une sorte roman néo-arthurien du dix-neuvième siècle. J’ai trouvé, de façon inattendue, d’étranges résonances entre les deux œuvres. Tomek, comme Rodolphe (le chevalier héros de la La Source...), veut courir l’aventure (Tomek : "Il s’ennuyait beaucoup... beaucoup. Il avait envie de partir, de voir le monde. Rodolphe : "Je recherche l’aventure"). Les deux vont chercher un Graal très ressemblant : la source de la rivière Qjar pour l’un, dont "l’eau empêche de mourir" ; la Source du Bout du Monde pour l’autre, dont l’eau "soulage la fatigue et guérit les maux et blessures de quiconque en absorbe". La quête de ce « Graal » est intimement liée à l’existence d’une femme (Hannah et Ursule), dont il chercheront la trace pour une partie de leur quête et dont il ne connaîtront le prénom que tardivement.

Bon, je ne suis pas sûr que Jean-Claude Mourlevat se soit inspiré de William Morris pour Tomek ! Cela montre juste la richesse de ce récit, qui brasse à la fois beaucoup de références et sait en inventer beaucoup d’autres, qui feront rêver le jeune lecteur, dans une ambiance où la bienveillance et l’humanité sont prépondérantes.

Fanou03 - * - 49 ans - 9 juin 2022


Un vrai trésor! 10 étoiles

C'est mon gros coup de coeur !
Je l'ai adoré du début à la fin. Je pourrais le lire et le relire plusieurs fois sans me lasser.
- un très joli voyage vers l'inconnu, de l'aventure
- des rencontres étonnantes, farfelues et touchantes.
- le sens de l'amitié, de l'amour, du courage, de l'humour
- de la poésie
- une vraie leçon de vie.
Tout cela dans ce livre! Il aborde aussi la nature et les animaux. J'ai aimé que les péripéties se succèdent les unes après les autres. Et je ne trouve pas de points négatifs.
Sur la couverture du livre que j'ai, il est inscrit "trésor de lecture" et c'est vrai. C'est un trésor! Ce livre a une place spéciale dans ma bibliothèque. J'aimerais l'avoir dans une autre édition où la couverture de livre est vraiment très (×10) belle. J'aimerais aussi l'avoir en version BD.
De tous les livres que j'ai lus, celui-là est de loin celui que je préfére.
Pour vous donner envie de le lire, Hannah doit trouver cette rivière dont l'eau rend immortel et vous allez être très étonné de son choix.

LilyPertus - Clermont-Ferrand - 14 ans - 13 avril 2022


Magnifique 10 étoiles

Un livre plein d'imagination de douceur et de poésie pour petits et grands.

MEISATSUKI - - 48 ans - 19 août 2014


Très beau pour les enfants 9 étoiles

Ce petit livre est bourré de poésie, d'amour et d'aventure. Il se lit très facilement et peut donner le goût de la lecture aux jeunes. Je le recommande vivement!

Luluganmo - - 42 ans - 23 mars 2011


L'eau de la rivière Qjar. 9 étoiles

Une histoire qui démarre dans le monde réel: un jeune épicier de village,Tomek,reçoit une jeune cliente inconnue qui lui demande s'il vend l'eau de la rivière qui coule à l'envers. Sa réponse étant négative, la jeune fille lui annonce qu'elle part en quête de cette rivière. A ce moment,Tomek réalise qu'il a envie de revoir cette jeune fille mais aussi de connaître des aventures un peu extraordinaires avant de revenir vivre sa paisible vie dans ce village. Il décide donc de partir à sa recherche et de faire le voyage avec elle, et là, nous basculons dans l'irréel.
L'histoire est passionnante, très bien construite, par contre, une fois ce livre terminé, il faut impérativement lire"Hannah", le second tome de "La rivière à l'envers" qui lui fait écho.
Un livre à lire absolument, surtout si vous aimez l'imaginaire.

Sabrina - - 28 ans - 1 mai 2010