Salut Galarneau!
de Jacques Godbout

critiqué par Clo7, le 15 novembre 2001
(Charleroi - 24 ans)


La note:  étoiles
Au roi du hot-dog
Galarneau, c’est un ami québécois qui débarque dans votre vie. Il est comme tous ceux de là-bas avec son langage fleuri, l’injure chrétienne et l'accent de Montréal. Nous sommes à l'Ile-Perrot dans les années soixante.
A vingt-six ans, la vie de François Galarneau pourrait s’achever : il est marié, roulé dans la farine, trompé. Déprimé, il s’en va et fait la connaissance d’une fille qui s’appelle Marise. Poussé par elle et par son frère Jacques, il commence à écrire. Peu à peu, l'écriture devient pour lui un besoin, qui lui fait négliger son travail et sa compagne. Son travail, c'est une cabane à frites et à chiens-chauds sur le bord de la route de Sainte-Anne. Salut Galarneau est un roman branché sur l'actualité, assez facile à lire et plein d'humour. Godbout emploie un procédé littéraire intéressant qui consiste à faire du personnage de François Galarneau à la fois l’observateur et l'acteur de la scène ce qui nous permet de manière ingénieuse de voir ses actions et de comprendre ses sentiments.
Bref, un roman très bien fait! Perles de lecture
« … est-ce que tout n'irait pas mieux dans le monde, dites-moi, si chacun d'entre nous vivait entre quatre murs à l'abri des voisins, des rencontres, des visites, des insultes, des sourires trompeurs, des promesses, des envies ? » «
… quand on écrit quelque chose qui nous est arrivé, c'et comme si on le vivait une fois encore avec toutes les émotions, presque… »
Ah, non !... 8 étoiles

Cela n'irait vraiment pas mieux si nous vivions entre quatre murs à l'abri des autres !... A l'abri, peut-être (et encore, l'administration vous retrouve toujours !), mais dans l'ennui aussi !... Et la découverte des autres, on ferait comment ? Et passer ses journées seul face à soi-même... Brrr... Plus moyen de se faire beaucoup d'illusions ! "L'enfer, c'est les autres" disait Sartre, mais l'enfer cela peut aussi être soi-même et c'est fréquent ! Ecrire c'est bien, mais il est plus facile de le faire quand on vit et vivre, c'est se frotter aux autres.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 15 novembre 2001