Alix, tome 01 : Alix l'intrépide
de Jacques Martin

critiqué par Hexagone, le 10 octobre 2008
( - 53 ans)


La note:  étoiles
L'autre gaulois
Dès la couverture, le ton est donné, monté sur son cheval, le glaive à la main, bravant le feu, entouré de légionnaires patibulaires, on sent l'intrépidité du jeune gaulois Alix. Les décors de la BD sont soignés, les dialogues du même acabit. L'aventure rebondit sans cesse, peut être un peu trop, on s'essouffle de suivre à un rythme effréné les pérégrinations de notre jeune héros. Certains diront que le dessin date un peu, sans doute, mais c'est ce qui fait son charme. J'ai eu parfois le sentiment que les planches ressemblaient à des images d'Epinal, j'adore.
La dernière page est une merveille, César, Alix et les légionnaires traversant les Alpes pour pénétrer en Gaule. Déjà d'autres histoires nous invitent pour de fabuleux moments. Une très bonne BD.
Les débuts, forcément imparfaits 6 étoiles

Parlons tout d'abord des choses qui fâchent : le côté, il est vrai, un peu "collabo" du personnage, esclave gaulois qui, plutôt que de se rebeller contre l'envahisseur romain comme un bon vieil Astérix (et de plus, son père s'appelle Astorix ! Rappelons que la BD de Jacques Martin a été faite bien avant celle de Goscinny & Uderzo), va "bosser" pour eux, tout en conservant, il est vrai, un certain tempérament de fougueux un petit peu rebelle. Beau, jeune, blond, un peu musclé. Cet aspect des choses, surtout quand on pense à "Astérix", énerve un petit peu.
Et il y a les dessins, assez figés, statiques, difficile d'imaginer du mouvement en lisant cette BD aux petites cases (mais, contrairement à pas mal des albums suivants, les textes ne sont pas imprimés en microscopiques caractères ; sérieux, les mecs de Casterman, pensez un peu à ceux qui ont des difficultés pour lire, ou aux enfants, qui pourraient se décourager rien qu'en regardant une page d'un album d'"Alix" ou de "Lefranc", autre série du même auteur). On a l'impression de regarder un livre d'images des années 30, pas une BD, et il est vrai que plusieurs personnages se ressemblent.
L'histoire ressemble un petit peu trop à celle de "Ben-Hur" (le roman, et la première adaptation muette, pas le film avec Heston, qui n'avait alors pas encore été fait) pour être honnête.
Mais malgré tout, ce premier tome de cette mythique série réaliste, sorte d'anti-"Astérix" (série que je préfère nettement à "Alix"), est à lire si vous aimez la BD de qualité. Les tomes suivants seront meilleurs, je ne connais en fait que les 19 signés Martin; n'ayant pas voulu poursuivre l'expérience avec les albums des "repreneurs", qui sont sans doute très bien pour certains ceci dit.
Il est essentiel de lire cet album inaugural si on veut découvrir cette série. C'est un passage obligé. C'est figé, vieillot, un peu austère (on trouve rarement de l'humour dans "Alix", pour ne pas dire jamais)... Mais c'est important. Ce sont les débuts, donc forcément, c'est imparfait.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 10 octobre 2023


Style légèrement sclérosé 3 étoiles

Dès ce premier album, le contexte historique est fidèlement rendu grâce aux costumes, aux décors et aux paysages bien dessinés. C’est le seul atout que j’ai trouvé à cette BD. Les personnages ont des postures trop rigides. De même, certaines parties de leurs corps sont perfectibles comme les cous légèrement disproportionnés. Mais surtout, il est facile de confondre les protagonistes entre eux à cause de la ressemblance des visages. Ce qui ne simplifie pas la tâche du lecteur pour comprendre l'histoire. Sinon, le style est académique. Ce n’est pas un reproche en soi. Mais les dialogues, les commentaires dans les cases sont envahissants et redondants. D'autant que les dessins détaillés sont suffisamment parlants. Sur le fond, la trame politique s’avère confuse et rébarbative. Pour avoir lu un autre titre un peu plus récent (« Le prince du Nil »), il me semble que les intrigues de palais soient la marque de fabrique de cette saga inusable. Personnellement, je n’accroche pas.

Kalie - Sarthe - 54 ans - 3 mars 2014


Alix l'insipide 2 étoiles

Alors qu'Astérix résiste encore et toujours à l'envahisseur, Alix, "l'autre Gaulois de la bédé" est un collabo. Peu lui chaut que les Romains aient envahi et exterminé une partie de son peuple, fidèle à lui-même et aux choix qu'il fera dans les albums suivants, il choisira toujours le camp du plus fort. Ce n'est pas un hasard, puisque cet album a été publié entre 1941 et 1943 dans le journal "Je maintiendray", organe des "Chantiers de la jeunesse", une organisation chapeautée par le régime de Vichy.

Bien sûr, à cette époque, Jacques Martin est âgé de 21 ans, est-ce trop jeune pour lui permettre d'avoir une conscience politique et cela excuse-t-il ce qu'il reconnaîtra en termes feutrés être une erreur de jeunesse? Il faut croire que non, puisque 65 ans plus tard, en 2005, dans le journal de l'extrême-droite française "Réfléchir et Agir" il tiendra des propos plutôt limites quant à son sens du respect des droits de l'homme et de la dignité humaine.

Grand fan de bédé, je me suis toujours abstenu de parler d'Alix, parce que cette série, bien que classique, est un exemple du plus parfait mauvais goût qu'on puisse trouver.

Le rat des champs - - 74 ans - 10 octobre 2008